“Le fait de refaire l’expérience de l’ancien conflit laissé en suspens, mais avec un dénouement nouveau, c’est là le secret de tout résultat thérapeutique solide. Seule l’expérience réelle d’une nouvelle solution dans la situation transférentielle ou dans la vie de tous les jours, donne au patient la conviction qu’une solution nouvelle est possible et l’induit à renoncer à ses anciens schèmes névrotiques” . Franz Alexander & Thomas Morton French, in The International Journal of Psychoanalysis, 1946.
Depuis, des éléments ont complété leur affirmation, comme si tout provenait d’une expérience non aboutie que la vie n’avait pas permis de vivre et restructurer... à l’aide d’une nouvelle expérience.
La souffrance présente résulte souvent d’une souffrance passée mémorisée. Le système nerveux profiterait d’une scène, d’une odeur, d’une chanson par exemple, pour rappeler des images du passé proches de la situation cartographiée par les sens, ce qui réactiverait les émotions associées. Ce sont les émotions qui ne seraient pas allées à leur terme car contenues, comme par exemple dans le cas de l’enfant que l’on empêche de rire, de pleurer ou de s’exprimer trop fort, et ainsi contrariées qui refont surface. Des comportements inadaptés au contexte actuel, puisque provenant d’histoires passées, en résultent. Tout se déroule comme si un processus avait été interrompu et qu’il tentait de poursuivre son cours à la première occasion. Les émotions qui ont eu la possibilité de suivre leur cycle métabolique intégralement laissent pour leur part une grande liberté d’adaptation : elles n’envahissent pas le futur.
Permettre à aux émotions en suspens d’aller à leur terme ouvre au patient la possibilité de passer à autre chose, et donc d’évoluer. Pour ce faire, il lui est possible de se remémorer dans un contexte calme et rassurant, voire accompagné, à un moment choisi et en faisant appel à ses cinq sens, factuellement et sans jugement ni interprétation, les images qui reviennent et les accueillir. Les émotions qui s’y étaient associées iront alors à leur terme au fil des rappels, silencieusement et calmement.
Le système nerveux ne fait pas la distinction entre un rappel et un événement traversé. De ce fait, cette méthode de remémorisation focalisée sur ce que les cinq sens permettent de reconstruire revient à associer l’émotion du présent au contexte sensoriel remémoré. Le passé ne s’invite alors plus dans le présent.
Il s’ensuit que, que ce soit par le dessin, la danse, la libre association, le jeu de rôle ou un quelconque protocole jouant sur des modalités sensorielles, alors, du moment que le praticien accompagne le patient vers ce que ses cinq sens ont mémorisé, un résultat émerge. Les accompagnements axés sur la régression y puisent leur efficacité. L’important est de créer un cadre au rappel mémoire de la scène ou de l’évènement, rien que cela.
Quand le rappel mémoire s’avère accompagné d’une remontée émotionnelle forte ou qu’après s’être remémoré les scènes celles-ci envahissent les pensées pour le reste de la journée, alors il est nécessaire de recourir à l’écriture ou à une forme détournée comme la sculpture, la peinture ou la musique ou tout autre possibilité selon les ressources du patient. L’objectif reste le même : que le patient re-synthétise en mémoire la configuration sensorielle qui a généré l’émotion parasite. Faire décrire précisément par écrit fonctionne très bien. Souvent, le mieux-être nécessite de répéter plusieurs jours ou plusieurs semaines d’affilée ce rappel : chaque rappel nettoie un peu, et petit à petit le patient retrouve sa liberté de mouvement.
Ce qui est vrai pour les traces du passé qui parasitent le présent est vrai pour le futur qui paralyse le présent. Imaginer concrètement et factuellement les conséquences peu appétissantes de ses peurs conduit à s’en affranchir.
Ces freins venus du passé ou du futur une fois libérés, il y a lieu de se remettre en mouvement, si ce n’est déjà fait, en s’attachant à faire une petite chose nouvelle, aussi banale soit-elle, chaque jour. Un compliment sincère adressé quotidiennement à un être vivant peut y être ajouté : tout en remettant en mouvement, il favorise la renaissance de l’amour de son prochain.
Procéder ainsi revient à créer les conditions d’une expérience nouvelle pour le patient comme le faisaient remarquer F. Alexander et T.M. French en 1946. Notre quotidien aussi recèle les conditions de nouvelles expériences pour celui qui sait en tirer profit. Se faire accompagner n’est donc pas nécessaire pour celui qui sait se créer des expériences nouvelles. Ni pour celui qui a exercé sa capacité à rencontrer ce que ses cinq sens peuvent créer comme représentations mentales au travers de ses pensées et souvenirs.
Cependant, il est des configurations émotionnelles qui, dans notre contexte culturel, nécessitent de se faire accompagner. Alors, l’expérience surgit de la rencontre avec le thérapeute. C’est ce qui est à espérer, qu’elle surprenne en séance ou entre les séances voire même beaucoup plus tard, comme un bourgeon qui a pris le temps de germer.
Économiste de formation, formé à la lecture et à l’anticipation des évolutions de la conjoncture, Paul-Henri Pion a passé 16 années dans des postes à responsabilité en entreprise. Depuis 2000, il se consacre à la lecture et à l’anticipation des interactions humaines. Il exerce aujourd’hui les thérapies brèves et le coaching stratégique. Sa pratique s’inscrit dans la lignée des travaux du Mental Research Institute de Palo Alto (Californie) et de son Centre de thérapie brève. . |
Paul-Henri Pion est psychopraticien à Courbevoie. « C’est en lâchant prise que vient la maîtrise ». Paul-Henri s’intéresse aux conditions de la performance et du bien-être humains. Sa pratique s’inscrit dans la lignée des travaux du Mental Research Institut dont il a suivi les enseignements. Économiste de formation, certifié en PNL et hypnose éricksonnienne, diplômé en psychologie, il met son expérience au service de votre bien-être.
Tél. 06 03 10 66 90 - 01 43 34 12 39
Courriel : phpion.tb@free.fr
France - Courbevoie
Site : http://pion.tb.free.fr/