2014 n’aura que 365 jours, c’est à dire 365 opportunités de construire son propre enfer ou 365 occasions de construire son bonheur et celui d’autrui. Voici dix ouvertures à cultiver en 2014 pour se jeter dans le flot de la vie, comme dix rochers sur lesquels poser pied après pied dans le tumulte de la vie pour passer de la rive de la difficulté subie à la rive de l’amour partagé. Bonne traversée !
Clé n°1 : conscient ne signifie pas volontaire.
« On dirait qu’il le fait exprès », « elle ne peut pas s’en empêcher »... Qui n’a jamais entendu ou prononcé de telles expressions ? Rien ne sert alors de vouloir raisonner l’autre ou de vouloir se raisonner si nous sommes en cause : le comportement visé échappe à la volonté. Les lignes suivantes devraient vous éclairer à ce sujet.
Clé n°2 : nos fonctions sont hiérarchisées.
C’est un legs de l’évolution. Toute fonction apparue au fil des âges est subordonnée à celles qui la précèdent. Ainsi, le réflexe prime sur l’émotion qui elle-même prime sur le raisonnement. Raisonner quand une émotion est activée fortement, ou essayer de raisonner l’autre, l’amplifiera au lieu d’en diminuer l’intensité car le raisonnement lui est subordonné.
Clé n°3 : le vivant est caractérisé par le mouvement, la relation, et la reproduction.
Être en mouvement implique de veiller à conserver notre organisme organisé, autrement dit à limiter les atteintes physiques. C’est la peur de mourir. Par ailleurs tout être vivant n’est qu’un nœud au sein d’un maillage relationnel. Supprimer ce maillage conduit à cesser de vivre. C’est la peur d’abandon, bien plus vivace que la peur de mourir ; la plupart des attitudes suicidaires nous le rappellent. La reproduction est sexuée dans notre espèce, c’est à dire qu’elle crée de la diversité. Nous avons donc plus de chances de rencontrer quelqu’un qui ne nous comprend pas et que nous ne comprenons pas que l’inverse. Ce qui nous met en situation d’apprendre en permanence de notre prochain. Négliger ces caractéristiques et leurs conséquences conduit droit à la souffrance.
Clé n°4 : la colère est l’incapacité à traiter les signaux qui nous parviennent.
La nature a prévu une et une unique attitude quand notre organisme ne peut plus articuler les informations qui lui parviennent : détruire, y compris au péril de sa vie ; c’est la colère. Et si détruire n’est pas possible il nous reste à nous détruire, c’est à dire à cesser toute relation. Toute dynamique comportementale qui conduit à se faire rejeter ou à s’isoler est un signal que la colère est à l’œuvre et donc le signal d’une impuissance à gérer un ou plusieurs pans de sa situation de vie. Les autres (les relations), l’environnement externe (les choses nous résistent) ou interne (en cas dysfonctionnement organique) ont pris le dessus sur notre capacité à piloter notre vie émotionnellement et cognitivement. Il devient nécessaire de sortir de l’impuissance pour aller à la rencontre de l’émotion sous-jacente ; il s’agit de se libérer du mouvement (é-motion) de destruction qui caractérise cette impuissance. Laisser libre cours à la colère, dans un cadre non destructif créé à cette fin, permet de passer au-delà de cette colère et d’aller à la rencontre de l’émotion ou des émotions venues à saturation. Il deviendra alors possible de recréer l’alliance émotion-cognition qui caractérise une vie équilibrée.
Clé n°5 : la peur d’abandon est au cœur des escalades symétriques.
Toute altercation contient le germe d’une remise en cause de la relation, or dans une relation à fort investissement, comme dans un couple ou une relation de subordination vécue comme nécessaire pour vivre, la peur d’abandon se nourrit du désaccord. Quand cette peur devient suffisamment forte, et parfois il y a peu à faire, alors nous tombons dans l’impuissance à composer avec les signaux qui nous parviennent et la colère nous contamine. Ce qui conduit à alimenter la querelle et donc la peur de voir la relation se rompre. Le cercle destructeur de l’escalade symétrique se referme. Il se rompt quand l’un des deux protagonistes cesse de le nourrir, c’est à dire quand l’un des protagonistes est assez mature pour composer avec sa peur d’abandon. Apprendre à composer avec sa peur d’abandon et celle des autres est un élément essentiel à des relations nourrissantes et durables.
Clé n°6 : le plaisir appelle le plaisir et le partage.
Or le plaisir est fluidité. Toute personne qui s’extrait de la contrainte et trouve ainsi le passage vers des relations et une vie plus fluides aura tendance à vouloir le partager... au mépris d’autrui ! Car rien ne dit que ce qui a fonctionné pour lui est transposable à l’autre. Attention donc à ceux qui ont trouvé La Solution du bonheur et cherchent à en convaincre les autres... surtout quand « celui qui a trouvé la voie » est soi-même.
Clé n°7 : se sentir acteur de sa vie contribue à rester sain d’esprit.
Nous subissons une grande partie de nos activités. Subir ou agir ne sont que deux facettes d’une même situation qui conduisent respectivement à s’opposer ou à composer. Dans le premier cas la contrainte ressentie et subie devient rapidement souffrance alors que dans le second cas la participation intéressée devient plaisir. Il ne sert à rien de s’opposer au flux de la vie sinon à s’épuiser et s’aigrir. S’intéresser à comment composer avec la situation est plus gratifiant : questionner la situation ou s’habituer à anticiper ce que l’on fera après que la situation s’est développée permettent de sortir du subir.
Clé n°8 : nous n’avons pas tous la même puissance émotionnelle.
Nous avons tous rencontré un jour une personne qui nous a fasciné au sens propre du terme. En sa présence nous avons perdu nos moyens et notre pensée s’est trouvée comme suspendue. Certaines de ces personnes nous ont apaisé d’autres nous ont laissé avec la peur au ventre. Quand une situation de souffrance relationnelle se développe en présence d’une personne fascinante dont nous nous sentons prisonniers, soit nous apprenons à cultiver notre force de caractère et à devenir émotionnellement fort tout en restant respectueux, soit il nous faut fuir pour mieux se construire loin de son influence. Inversement, quand une situation de bien être émerge au contact d’une de ces personnes, c’est le moment de s’imprégner de leur personnalité de façon à grandir sous leur « protection ».
Clé n°9 : la solution est rarement où se pose le problème.
Le vivant est complexe et non compliqué, c’est à dire qu’il participe à un vaste système de relations. Agir au niveau où un problème se présente conduit souvent à l’aggraver : si je pense que mon fils ne travaille pas assez à l’école, il y a de fortes chances que tenter de le contraindre à travailler conduise à le braquer et à ce qu’il obtienne des notes décevantes. L’interdépendance relationnelle issue du maillage des situations conduit à intervenir à un ou deux nœuds (niveaux) d’où se présente le problème pour y introduire une différence. Cette différence transformera l’équilibre, donc fera apparaître une différence au niveau où se situe le problème sans avoir besoin d’y intervenir directement... et il y a de fortes chances que le problème disparaisse. Ainsi, si mon fils ne travaille pas à l’école, créer une ambiance d’apprentissage permanent dans la famille, en suivant soi-même des cours du soir ou du WE et en transmettant de l’enthousiasme dans le fait d’apprendre par exemple, aura de fortes chances de créer une dynamique porteuse et de voir mon fils travailler lui aussi et peut-être même prendre plaisir à apprendre.
Clé n°10 : raisonner sur le raisonnement ou méta-raisonner.
Méta-raisonner, c’est à dire monter à un niveau de raisonnement nouveau qui englobe le raisonnement usuel, permet de se rendre compte quand le raisonnement usuel nourrit l’émotion et devient donc mauvais conseilleur. « Le monde mental ment monumentalement » disait Jacques Prévert. Si cela semble être le cas, alors observer ce que l’on fait raisonnablement et qui entretient le problème permet de déjouer le piège d’un raisonnement subordonné à l’émotion. Ainsi, si je me rends compte que faire un travail parfaitement conduit malgré tout à des critiques de la part de celui qui en bénéficie, alors il y a de fortes chances que livrer un travail presque parfait en laissant l’autre le critiquer et le compléter ou le modifier pour atteindre la solution ciblée permettra certainement d’avoir un client/patron content tout ayant obtenu de faire ce qui semblait professionnellement opportun de faire en franchise de déception (l’un a critiqué (il ne peut s’en empêcher de toutes façons), l’autre a obtenu ce qu’il pensait correct de livrer) et tout le monde est content.
Je vous souhaite de vous approprier celles de ces clés qui sont pertinentes pour vous. La vie est trop courte, et 2014 encore plus, pour se la rendre compliquée quand elle est simplement complexe.
Économiste de formation, formé à la lecture et à l’anticipation des évolutions de la conjoncture, Paul-Henri Pion a passé 16 années dans des postes à responsabilité en entreprise. Depuis 2000, il se consacre à la lecture et à l’anticipation des interactions humaines. Il exerce aujourd’hui les thérapies brèves et le coaching stratégique. Sa pratique s’inscrit dans la lignée des travaux du Mental Research Institute de Palo Alto (Californie) et de son Centre de thérapie brève. . |
Paul-Henri Pion est psychopraticien à Courbevoie. « C’est en lâchant prise que vient la maîtrise ». Paul-Henri s’intéresse aux conditions de la performance et du bien-être humains. Sa pratique s’inscrit dans la lignée des travaux du Mental Research Institut dont il a suivi les enseignements. Économiste de formation, certifié en PNL et hypnose éricksonnienne, diplômé en psychologie, il met son expérience au service de votre bien-être.
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