Le harcèlement est un peu comme le brouillard. Il s’empare d’un paysage et le modifie, il instaure un malaise sans qu’on l’identifie clairement, il met un temps fou à se dissiper, à tel point qu’on ne se rend pas toujours compte qu’il est parti !
De la même manière, on peut souffrir de harcèlement dans la cour de récré ou au bureau, quel que soit son âge, son sexe ou sa personnalité. C’est un concept un peu à la mode. Alors, pour éviter de banaliser, on ne prend pas garde aux signes avant coureurs. On se/nous dit qu’on exagère, que c’est pour rire, que tout ça n’est pas bien grave.
Et c’est quand le processus est bien en place, qu’on ne sait plus vers qui se tourner pour sortir de là. On a l’impression que le monde entier s’est ligué contre nous. Comme le brouillard suggère une atmosphère de mystère, le climat de harcèlement donne l’illusion d’être désespérément seul contre tous. Perpétuellement dans l’attente de ce qu’il va se passer, dans la crainte, à la merci de l’Autre. C’est un cercle vicieux dont il est possible de sortir, quel que soit son rôle.
Car même si le harcelé est la victime la plus manifeste de cet engrenage, le harceleur n’a pas toujours choisi cette place. Quant au public, il considère qu’il n’a rien à se reprocher puisqu’il n’est que spectateur. Et pourtant,dans la plupart des cas, le public joue un rôle primordial qu’il ne soupçonne pas.
Vous me demanderez dès lors, le rapport avec la thérapie ou le coaching assisté par l’animal ? Et bien, le chien est un animal fascinant (presque autant que l’Homme, mais pas autant !), qui nous ressemble beaucoup, et qui pourtant nous permet une distance salvatrice par rapport à ce que l’on vit. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous l’utilisons en zoothérapie. Lorsque nous traitons le harcèlement en séance individuelle ou collective, nous parlons parfois de l’éducation du chien, car il y a des parallèles intéressants avec notre propre mode de fonctionnement. Savez-vous que lorsqu’on éduque un chien, si on ne lui dit pas « non », c’est qu’on lui dit « oui » ? Involontairement, bien sûr. La plupart des maîtres ne se rendent pas compte qu’ils renforcent positivement un comportement qu’ils n’apprécient pas. La plupart du temps, parce qu’ils ont peur de paraître méchants, sans coeur, excessifs ! Le public du harcèlement fonctionne de la même manière. Ne pas se positionner, participer aux moqueries, aux insultes, … même passivement, ce n’est pas dire « non », et donc, c’est dire « oui » !
Une fois que l’on en prend conscience, on est face à un choix. Qu’est-ce qui est le plus important pour moi ? Quelle personne ai-je envie d’être ? Face à ces questions, le chien est, à nouveau, un puissant atout qui permet de prendre sa place et ses responsabilités !
Le phénomène se répète : une personne qui en a souffert dans sa jeunesse peut le revivre plus tard
Il est donc nécessaire de faire des liens entre les circonstances, les ressentis, les faits et les différents moments où ont eu lieu ces périodes de harcèlement. Au contact du chien, la personne se rendra compte de son image, de ce qu’elle envoie comme message dans sa communication verbale et non verbale. Elle apprendra à adapter son comportement à ses valeurs et modifier certains croyances selon lesquelles elle n’est pas assez forte. Elle apprendra à se protéger, prévoir et éviter les attaques, prendre soin de soi.
Le harcèlement ne tombe pas d’un coup : il y a des signes avant coureurs que l’on peut identifier
Sans tomber dans la paranoïa, il faut pouvoir entendre ce qui est dit (ou pas d’ailleurs, les non-dits sont très révélateurs) et réagir au bon moment. Il n’y a rien de pire que d’emmagasiner les mots et les faits désagréables, sans réagir. A ce moment-là, c’est à soi que l’on fait du mal. Les personnes qui agissent de cette façon le font également au contact du chien : ce qu’il fera ne leur plaira pas mais elles auront du mal à évaluer à quel point et laisseront faire jusqu’à se sentir « empiétée ». Nous utilisons un profil de chien « collant » pour travailler ce comportement : un chien qui ne présente pas la moindre agressivité, mais qui, si l’on ne s’impose pas assez, empiétera jusqu’à modifier la trajectoire de la personne. C’est très intéressant et très facile à corriger : il suffit de changer de positionnement et de regard sur soi. Le même chien changera son comportement lorsque vous changerez le vôtre !
Les rôles de harceleur, harcelé et public sont interchangeables
Beaucoup de harceleurs avouent avoir été eux-mêmes harcelés dans le passé, et pour éviter que cela se répète, ont endossé le rôle inverse qui ne leur convient pas du tout. Mais ils se sont fait prendre au jeu et n’arrivent plus à en sortir. Quant au public, on retrouve beaucoup de « futurs harcelés » qui pensent se protéger en alimentant le « jeu » du harceleur, en espérant entrer dans ses bonnes grâces, en voulant se faire le plus discret possible, mais en participant bien plus activement qu’ils ne le pensent.
Dans ce cas, le chien endossera les différents rôles. Lorsque la personne tiendra la laisse en main, elle imaginera tantôt un chien harcelé, tantôt un chien harceleur, tantôt un chien public. Elle ne réagira pas de la même manière, même si ce n’est que de l’imagination. Parce qu’en fonction du regard que l’on porte à l’animal, il ne se conduit pas de la même façon et l’on se sent vite démuni face à lui. Une fois encore, le cadre sécurisé et bienveillant du coaching et de la thérapie assistés par l’animal permettent de faire émerger ces comportements, qui posent problème dans la vie réelle, et de les modifier pour mieux vivre avec soi, avec les autres, dans son environnement.
Il existe des « armes » face au sentiment d’isolement, de solitude et de mal-être lié au harcèlement
Lors de la séance de coaching ou thérapie assistés par l’animal apparaît que l’on est tous seuls. On nait seul, on meurt seul et entre les deux, on tente de combler cette solitude par des relations, des illusions, un sentiment de contrôle. Mais c’est loin d’être une mauvaise chose ! C’est la preuve que si nous sommes toujours en vie, c’est avant tout grâce à nous-même ! Nous pouvons donc comprendre assez vite, au contact du chien, que nous sommes notre meilleur allié, notre meilleur espoir, notre plus grande force, face aux difficultés de la vie. C’est la même chose dans les cas de harcèlement : apprendre à chacun qu’il a une place à créer et à prendre, une place qui lui convient et qui n’empêche pas les autres d’avoir la leur.
Bien évidemment, tout cela n’est possible qu’avec des chiens parfaitement éduqués. N’importe quel chien ne peut convenir. Ils ont été choisis et formés pour ce travail, encadrés par un(e) professionnel(le) du chien et de la relation d’aide. C’est à ces conditions qu’il est possible d’aider n’importe quelle personne à s’épanouir et déployer son potentiel dans un coaching ou une thérapie assistée par l’animal !
« Notre rapport au chien détermine notre rapport au monde » ! En se positionnant face au chien, dans le respect et l’exigence nécessaire à une relation harmonieuse, on peut transférer des comportements sains et forts qui permettent à chacun de créer la place dans laquelle il se sent bien et de l’affirmer face à soi et face au monde, pour enfin sortir du brouillard et de son ombre !
Aude Klein |
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
1, rue haute fontaine - Franc-Waret (commune de Fernelmont, juste à côté de Namur)
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