Étymologiquement, « zoo thérapie » signifie soigner avec l’animal. Cette définition reste cependant incomplète : elle ne tient pas compte du patient. Or c’est lui et lui seul qui se soigne, par l’intermédiaire d’un animal choisi et formé pour cela, encadré par un zoothérapeute !
La zoothérapie a sans doute toujours existé : dès l’antiquité, les sages ont remarqué que le contact avec l’animal domestique atténuait les difficultés de la vie. Déjà bien avant, on s’identifiait aux caractéristiques de la plupart des animaux sauvages. Cela donnait de la force, de l’espoir, du courage.
Au siècle dernier, Boris Levinson, a concrétisé cette pratique, un peu par hasard : lorsque son chien a rencontré par inadvertance son patient, un jeune autiste, le psychiatre américain s’est rendu compte que là où il y avait rupture de communication, l’animal permettait une autre approche et de grands progrès.
Mais déjà avant lui, Florence Nightingale, une infirmière britannique du 19e siècle, utilisait une tortue mascotte auprès des blessés de guerre et de ce simple fait, augmentait leurs chances de guérison. Bien d’autres encore ont établi un lien entre l’animal et le mieux-être et l’ont appliqué en tout temps et dans divers lieux tels que des hôpitaux psychiatriques (au 9e siècle déjà, des animaux assistaient des handicapés mentaux à Geel, en Belgique), des écoles et autres institutions en tout genre.
La zoothérapie, appelée aussi Thérapie Assistée par l’Animal, s’est inspirée de ces expériences pour élargir son champ d’action et permettre à n’importe quel être humain de se sentir mieux, par l’intermédiaire d’un animal d’abord, puis de manière autonome. Si la pratique est tout à fait courante au Canada, par exemple, elle est fort controversée en France (notamment à cause de son appellation « thérapie » qui peut induire en erreur). En Belgique, il faut bien avouer qu’elle est malheureusement fort méconnue.
Et pourtant, ses grandes avancées en termes d’épanouissement personnel et de confort relationnel ne sont plus à prouver ! Elle part du postulat qu’à un moment où l’autre de sa vie, l’être humain se rend compte qu’à force de s’adapter aux autres, il en a oublié qui il était et de quoi il avait besoin. La zoothérapie permet de rééquilibrer cela en tenant compte avant tout de ses besoins à lui et en permettant une harmonie avec son environnement. C’est le contact à l’animal qui fera émerger les tendances, les besoins, les progrès, ... dans la douceur et la bienveillance.
Plus l’animal permet d’interaction, mieux c’est ! Quelles que soient l’espèce et la race, il faut qu’il ait été choisi et formé à ce travail (cela ne s’improvise pas) et qu’il y prenne du plaisir. L’hippothérapie, la plus connue, utilise les chevaux. L’asinothérapie, des ânes. La cynothérapie, des chiens. On peut même travailler avec les dauphins ! Il existe une multitude de pratiques, chacune ayant ses propres spécificités.
Pour la cynothérapie, par exemple, la différence morphologique d’un individu à l’autre permet à elle seule une grande diversité d’approches. A cela s’ajoute le caractère bien spécifiques de chaque chien, on peut ainsi faire émerger une palette colorée et variée de comportements à travailler. Le chien a cette grande particularité d’agir comme un miroir : il renvoie une image de soi et de son rapport aux autres (pas toujours celle qu’on imaginait) et l’on peut établir, par son intermédiaire, de nombreux parallèles avec la vie quotidienne du patient. Cela facilitera le travail de transfert mis en place lors de l’amélioration de ces comportements, c’est-à-dire, dès la première séance !
Évidemment, cela ne s’improvise pas ! Il faut compter trois ans de formation, pour permettre au chien de bien faire son travail.
Cela suppose des compétences de la part du zoothérapeute tant au niveau canin qu’au niveau humain (lui-même doit avoir suivi une solide formation pour bien accompagner la personne fragile dans ce processus). Mais cela suppose aussi que le chien ait été bien sélectionné, qu’il ne présente pas le moindre danger et qu’il apprécie être au contact des personnes fragiles, quelle que soit leur fragilité. N’importe quel chien ne convient pas et il ne suffit pas d’en avoir un à la maison pour que ça aille mieux. Le travail du zoothérapeute est ici primordial : il permet de faire des liens, d’observer, de pousser au progrès, dans un cadre sécurisé.
La zoothérapie s’adresse à tout le monde. On la propose le plus souvent aux personnes souffrant de troubles mentaux, physiques, sociaux, des plus légers aux plus conséquents. Mais elle s’avère tout aussi efficace dans les cas d’hyperactivité, de mauvaise gestion du stress, de la colère, de mauvaise estime de soi, de manque de confiance, de persévérance, de motivation, de concentration, d’échec scolaire, de harcèlement, burn out, solitude existentielle, …
Aux niveaux psychologique et cognitif, le contact avec l’animal a des effets apaisants sur la personne. Il ne juge pas. Mais on ne peut lui mentir. Tout cela dans la bienveillance, ce qui permet de s’affronter, de s’accepter, de se surpasser. L’animal est aussi vecteur de confort sensoriel lorsque le patient le rencontre pour des moments privilégiés de caresses (lapins, cobayes, moutons, … peuvent également le permettre). Il apporte de la nouveauté et de la surprise là où les rapports ont pu se figer entre les humains.
Particulièrement en cynothérapie, le patient pourra oser dire "non", affirmer son "oui", prendre la parole au sein d’un groupe, prendre confiance en soi, se surpasser, grandir, vivre en harmonie avec la nature, avec son environnement, avec lui-même. Il pourra également mieux connaître l’animal en apprenant les gestes de prudence et comment se comporter face à lui. Une personne qui a peur des chiens, par exemple, pourra progressivement vaincre cette peur en travaillant à son rythme, on appelle cela de la désensibilisation. Les résultats sont assez spectaculaires car le patient, en apprenant à prendre sa juste place, verra les effets de la désensibilisation agir dans bien d’autres domaines de sa vie, et améliorer ses contacts humains également.
La pratique de la zoothérapie vise à faire grandir le patient, le libérer, lui donner des outils pour vivre mieux. Quels que soient ses progrès, c’est à lui et lui seul qu’il les doit. Le chien n’est qu’un catalyseur. Le rôle du zoothérapeute est de l’accompagner. Le mérite ne revient qu’au patient qui devient acteur de sa vie et de ses choix.
En aucun cas, la zoothérapie ne peut se substituer à un suivi psychothérapeutique.
Elle peut le compléter, elle peut le renforcer mais elle ne prendra pas sa place. Son action se situe bien autour de comportements à adapter, à modifier, à parfaire ou à éviter, et non pas dans l’analyse de la psyché. C’est pour cette raison que certains préfèrent l’appellation « médiation animale » à celle de « zoothérapie » afin d’éviter tout amalgame.
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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