Tout est à revoir, au niveau de l’erreur, de la place qu’on lui donne, de l’injustice qu’elle incarne. Tout : notre système éducatif, culturel, institutionnel et bien avant cela nos valeurs et notre conception même de ce qu’est une erreur et de tout ce qu’elle engendre.
Ici et maintenant, à notre époque et dans notre société, l’erreur a mauvaise réputation. Et même si de plus en plus de scientifiques se penchent sur ses causes et ses effets, démontrant de plus en plus son importance, notamment en terme d’apprentissage, de créativité et d’avancées scientifiques, il n’en reste pas moins qu’elle n’est ni souhaitée, ni encouragée, ni félicitée. Et c’est bien dommage.
L’erreur est souvent due à un manque de confiance en soi, à une mauvaise estimation ou compréhension de la tâche à accomplir et de ses propres mécanismes de fonctionnement. Et puis surtout : « la hâte engendre en tout l’erreur » disait Hérodote. Cette hâte est provoquée par un phénomène sociétal de plus en plus répandu : on veut tout, tout de suite. La patience, la persévérance, la recherche de solutions, … sont des sujets délicats. Ce sont des valeurs auxquelles on croit, en général, sans pour autant les appliquer au quotidien. Prendre le temps de se tromper, sans se juger, c’est faire preuve de confiance en soi, de tolérance envers soi-même et d’ouverture à l’inconnu : c’est être bienveillant envers soi. Or, souvent, on félicitera le rendement, l’efficacité, la production optimale en mettant en valeur la réussite, même sans mérite. C’est dommage, car complémentaire !
La plupart des étudiants, des travailleurs, des chercheurs seront d’accord avec l’idée que se tromper est tout sauf agréable. Certains vont même jusqu’à penser que leur valeur – pourtant incontestable – est remise en question. C’est vrai que l’erreur est un indicateur puissant que quelque chose ne va pas, qu’il y aurait un intérêt à changer, évoluer, progresser. Mais tout cela se situe avant tout dans les actes, le concret, le pragmatique et c’est une chance de faire mieux (qui n’aurait pas eu lieu, s’il n’y avait pas eu d’erreur).
Elle nous remet à notre place, pas toujours évidente, de simple humain. Elle nous aide à comprendre que pour s’aimer, on doit commencer par s’accepter tel que l’on est, embrassant nos failles autant que nos forces. L’erreur des autres qui nous agace, qui nous irrite, qui nous désole, dit des choses sur nous-même : elle nous montre ce envers quoi nous manquons de tolérance et ainsi nous rapproche tant de nous que de l’Autre.
La première erreur est une erreur. La seconde est un choix, souvent inconscient, mais néanmoins un choix. Plus vite on comprend ce qui se cache derrière la répétition d’erreurs, mieux c’est.
Lorsqu’on est bienveillant avec elle, l’erreur nous permet de progresser efficacement. Cependant, une trop grande tolérance de l’erreur pourrait s’apparenter au laxisme, et sans analyse des tenants et aboutissants de l’erreur, elle sera vite répétée, amplifiée, et quand même mal vécue. Trouver le juste milieu est important. Agir en conséquence l’est encore plus.
Comme l’a justement dit Edouard Herriot « l ’erreur a créé beaucoup plus que la vérité » car elle a permis de découvrir d’autres choses, d’autres mondes, d’autres théories que celles auxquelles on s’attendait. Elle a sauvé des vies, elle a rendu célèbre des anonymes, elle a fait grandit l’histoire et la science.
Pour conclure, l’erreur ouvre des portes sur soi, sur le monde, sur les autres. Elle mérite qu’on la regarde différemment, comme vous méritez de vous regarder et d’être regardé différemment, tout simplement.
Aude Klein |
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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