Une émotion est un indicateur d’un état interne, provoqué par un stimulus (une information sensorielle issue d’un évènement, d’une relation, …) interprété à travers des filtres personnels de la « réalité ».
Cette définition nous permet d’affirmer que :
1. L’émotion est une information subjective qui dépend d’un contexte.
Elle ne peut être prise pour une vérité générale, valable n’importe où et n’importe quand. Elle est dépendante de nombreux facteurs liées aux pensées, aux croyances, au degré d’énergie, aux expériences passées, aux apprentissages et conditionnements, … et peut donc varier d’une personne à l’autre, mais aussi, pour la même personne, d’une situation et d’un moment à l’autre également.
2. Le stimulus n’est pas responsable de l’émotion, il en est « juste » le déclencheur.
Partons du postulat que chacun (chaque adulte, tout du moins) est responsable de ses émotions. Il ne peut être attribué à une autre personne, un évènement, une situation, même injuste, désagréable ou inadaptée d’être responsable de l’émotion. Que cette personne, cet évènement, cette situation en soit le déclencheur, oui ! Mais, et surtout si elle dure dans le temps (répétition, rumination, tension ou conflit qui s’éternise, …) il y a à interroger dans le chef de la personne concernée ce qui entoure cette émotion et ce qui pousse l’acteur à y rester. En Approche Neuro-cognitive et Comportementale, on parle notamment de l’équation du stress :
Stresseur (= le stimulus) x Stressabilité (= notre réaction face au stresseur) = Stress
Si l’on n’a malheureusement pas de prise sur le stresseur, il existe une multitudes de moyens, cependant, d’agir sur notre stressabilité et ainsi de diminuer le stress.
3. Les indications physiques relatives aux émotions sont reconnaissables.
Si l’on prend quatre émotions de base – la peur, la colère, la tristesse, la joie – chacune est identifiable par des comportements, des ressentis, des pensées bien différentes. Ainsi, par exemple, le sourire apparaît dans la joie, les mâchoires se serrent dans la colère, le visage blêmit dans la peur et les larmes coulent dans la tristesse. Cela se complique quand l’émotion ressentie n’est pas authentique. Certaines personnes pleurent de rage, d’autres sourient lorsqu’elles sont tristes, … En Analyse Transactionnelle, on parle d’émotion « parasite », et cela a tout son sens de s’y intéresser lorsqu’il y a incohérence ou malaise.
L’émotion est associée à un degré de plaisir ou déplaisir, d’où l’erreur courante qui pousse de nombreuses personnes à parler de « bonnes » (souvent, la joie) ou de « mauvaises » émotions (souvent la colère, la peur voire la tristesse). En réalité, toutes les émotions sont utiles. Déjà parce que naturelles (pour ce qui est des émotions primaire, tout du moins), elles sont inévitables ! Ensuite, parce que, étymologiquement, l’émotion vient du latin « movere » qui signifie « mettre en mouvement » et c’est en effet leur but : nous faire agir. L’émotion peut être vue comme l’indication que quelque chose va – ou ne va pas – et qu’il est intéressent de se mettre en action pour continuer, augmenter, diminuer ou supprimer cela.
Ce n’est donc pas l’émotion qui est bonne ou mauvaise, mais l’intensité qu’on lui laisse prendre ! Prenons l’exemple de la colère. Si on établit une échelle d’intensité allant de 0, le minimum à 10, le maximum. Qu’est-ce qu’une « bonne colère » ? Celle qui ne déborde pas, évidemment ! Lorsqu’on atteint le stade 9 ou 10 de la colère, est-on toujours en colère ? Ne parlerait-on pas plutôt de rage ? D’agressivité ? De violence ? Tout le monde s’entendra sur le fait que c’est à proscrire, par respect envers soi-même et les autres. Il en est de même pour les autres émotions ! Une peur qui monte à cette même intensité s’apparente à de la terreur et n’est plus utile. Et même la joie, lorsqu’elle est trop élevée, peut devenir dangereuse : la surexcitation peut conduire à de nombreux déboires.
De cela, la plupart d’entre nous ont conscience. Le danger reste pourtant le même dans l’extrême inverse. En effet, si la rage est dangereuse, l’absence totale de colère l’est tout autant. Elle permet l’empiétement et cautionne l’injustice. De même que l’absence totale de joie isole tout aussi pernicieusement. L’absence de peur, souvent mise en valeur et confondue avec le courage - qui n’est pas du tout le même concept - peut pourtant être nocive, elle aussi. Comment s’assurer une sécurité élémentaire lorsqu’on n’en voit pas l’intérêt ? Dans le cas des morsures de chiens par exemple, on pense souvent que c’est le fait d’avoir peur qui provoque la morsure, et c’est vrai dans de nombreux cas, mais cela n’empêche pas que bien des accidents surviennent également lorsque la personne n’analyse pas la situation, ne se pose aucune question et va là où les signes montraient pourtant que ce n’était pas indiqué : elle n’a pas perçu le danger. La boucle est bouclée : la carence et l’excès d’émotions sont dans les deux cas dommageables.
Pour ajuster son baromètre émotionnel, l’important est de se rappeler à quel besoin est liée chaque émotion. Car une fois ce besoin comblé, l’émotion se stabilise d’elle-même.
Ainsi, par exemple, la tristesse a besoin d’une connexion à son vide intérieur, ce vide que l’on remplit de possessions, de relations, de loisirs, de travail, … et qui, lorsqu’on les perd, nous font croire qu’on s’est perdu nous-même par la même occasion. Du vide, tout le monde en a, mais peu ont eu l’audace de s’y frotter ! La tristesse offre l’occasion de se rapproche de son vrai « Soi » nu et inconditionnel. Bien dosée, elle permet une forme de renaissance à soi salvatrice. La colère quant à elle est liée au besoin de territoire. Une colère bien dosée, qui pourrait s’apparenter à une forme de détermination est ajustée à la situation, quand il est question de se donner sa juste place sans prendre celle de qui que ce soit.
C’est pourquoi une émotion ne se gère pas, contrairement à l’opinion publique. Ce n’est pas un dossier ! Elle fait partie de vous : elle se perçoit, se comprend, et vous pousse à l’action.
Pour vous accompagner dans ce chemin, de nombreuses directions sont possibles : j’ai déjà cité l’Approche Neuro-cognitive et Comportementale et de l’Analyse Transactionnelle mais il existe bien évidemment une multitude d’autres directions thérapeutiques ou de type coaching et évidemment la médiation animale qui est très éclairante également.
Dans la thérapie ou le coaching assisté par le chien notamment, il est possible de rencontrer ses émotions, les écouter et combler leurs besoins apparentés, à travers un processus concret et puissant, adapté à votre rythme. Par son côté authentique et spontané, sécurisé et adapté, le chien de médiation est un allié de taille pour se créer sa juste place !
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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