« Pouvoir », étymologiquement, signifie « être capable de ». Nominalisé, il devient « le pouvoir », et désigne alors plus fréquemment une forme d’autorité, d’influence, voire de ressources, en plus de la capacité d’agir dont nous parlions tout au début. D’ailleurs, entre pouvoir et abus de pouvoir, il n’y a qu’un pas et lorsqu’on aborde la question de pouvoir, dans le développement personnel entre autres, d’aucuns se renfrognent en pensant directement au fait d’avoir un ascendant sur l’autre, ce qui, en soi, est assez réducteur.
Si l’on perçoit le pouvoir comme un écrasement de l’autre, il semble sain de ne pas en vouloir. Mais le refuser ne revient-il pas également à déséquilibrer la relation ?
La question de créer sa juste place intervient alors. Quand il est question de positionnement, n’y a-t-il qu’une possibilité de position haute face à une position basse (et vice-versa) ? Non, bien sûr, on tend à chercher un équilibre, une forme d’équité, dans la plupart des cas.
D’ailleurs, prendre sa place revient-il à enlever à l’autre la sienne ? Une fois encore, vous me répondrez que non, bien sûr ! Si cette prise de place est faite tant dans le respect de soi que de l’autre et de l’environnement. On peut pousser le raisonnement jusqu’à l’effet salvateur que peut avoir une juste prise de position : elle ouvre la voie à l’autre, lui donne la permission de le faire également. En prenant sa juste place, on donne l’exemple, on est aussi juste qu’ajusté.
Est-ce que ne pas prendre sa place en donne plus à l’autre ? Pas forcément, et si c’est le cas, il reste impératif que le « plus » ne devienne pas un « trop ». Il existe une multitude de raisons qui poussent une personne à ne pas prendre sa place : un manque de confiance en soi, d’assertivité, de courage, … Mais aussi la peur d’exagérer, de blesser, de retirer un droit à l’autre, voire de ressembler à ceux et celles qui le font sans vergogne et qu’on a du mal à comprendre ou supporter. Sans oublier les souvenirs d’expériences malheureuses où prendre sa place n’avait pas été probant ou les scénarios imaginés de ce que pourrait représenter le fait de prendre sa place, et de ne pas apprécier ce que cela signifierait.
Dans tous les cas, cela ne change rien au résultat, en ne prenant pas sa place, on crée aussi un déséquilibre car la place, elle, reste là, vacante. Que l’autre en prenne plus ou pas, dans les deux cas, il y a un manque.
Paulo Coelo dit « Prends garde, quand tu dis oui à l’autre, de ne pas te dire non à toi-même ». C’est une question primordiale à se poser. En n’osant pas s’affirmer, on limite son propre pouvoir. En cherchant à faire plaisir, à se plier à ce que l’on pense que l’autre attend de soi (sans même l’avoir vérifié, bien souvent), on oublie de prendre le temps de se tourner vers ses propres besoins, ses droits et ses choix.
Un pas plus loin, il me semble important d’analyser le « non » dit à l’autre également. En effet, lorsqu’on apprend à renforcer ses capacités à agir de manière autonome et consistante (ce qu’on appelle aussi l’empowerment), il arrive un moment, dans le processus, où la personne est tentée de dire « non » un peu « trop » vite : d’une absence totale de protection, on passe à l’extrême opposé, une forme de surprotection ô combien compréhensible. Mais elle est tout aussi limitante, dans la mesure où ce « non » précipité ne prend pas le temps de mesurer ses ressources internes.
Au-delà de la capacité à se positionner, l’empowerment est également un processus d’action où l’on perçoit nos capacités, nos atouts, nos forces. Les mettre en lumière, les évaluer avec objectivité, les entraîner en fonction des besoins rend cette conscience de notre potentialité plus fine, plus efficace et plus réjouissante.
De nombreux axes de travail en ce sens, en coaching ou en thérapie, permettent de beaux résultats.
Pour n’en citer que deux, l’analyse transactionnelle, théorie de la personnalité développée initialement par E. Berne, est un moyen concret de prendre conscience (ou pas) de son pouvoir, à travers des concepts tels que les états du moi (la notion de parent – adulte - enfant) les positions de vie (je suis ok (ou non), tu es ok (ou non)), les méconnaissances (sur le stimulus, le problème, les solutions et options personnelles), le triangle dramatique (les rôles de persécuteur, victime et sauveur), le triangle des 3P (les notions de protection, permission et puissance), … Chacun de ces concept est très révélateur en lui-même et facilement renforcé par les autres.
L’autre axe particulièrement explicite par rapport à cela est la médiation par le chien. En effet, le chien éduqué à ce travail, encadré par un intervenant correctement formé, devient un miroir bienveillant et efficace afin d’illustrer son positionnement et mettre en action ce dernier afin de le transformer en ce qui serait plus fin, probant, équilibré. Le même animal, la même personne, le même environnement et pourtant tant de possibilités de comportements, pensées et ressentis divergents ! Comme le chien est perçu comme un allié, on s’autorise d’autant plus facilement, à son contact, des essais voire des erreurs (et même des réussites !) on découvre des ressources qu’on ne soupçonnait pas, se révèle tout à coup un mode opératoire clair et une multitude de possibilités d’action à exporter dans la « vraie vie ».
Ce ne sont que des idées de pistes à exploiter, vous aurez compris qu’il existe un éventail de chemins différents pour s’autoriser son propre pouvoir sans enlever celui de qui que ce soit d’autre. Car tourné en terme de « possibilités », le pouvoir prend une tournure bien plus digeste. Une fois cette permission accordée, la réalité se colore tout à fait différemment : plus d’engagement personnel, de motivation, de bien-être mental et physique, un renforcement de la cohésion, de la solidarité, de la vitalité, et bien plus encore !
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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