Vous avez tout pour être heureux, et pourtant… vous ne l’êtes pas, pas assez fort ou pas assez longtemps. Cette sensation vous submerge et se dissipe, parfois tout aussi vite. C’est que le « bonheur se conjugue au verbe être. Il ne se possède pas », comme le dit Radmou. Or, dans notre société de (sur)consommation, sans grands prédateurs, sans guerre, sans famine, on se doit quand même un peu (voire beaucoup) d’être heureux. Comme toute pensée qui commence par « il faut » ou « je dois », il s’agit là d’une forme d’injonction, ce qui s’avère paradoxal, puisque le bonheur est souvent lié à un sentiment de liberté (d’agir, d’être soi-même, de ressentir, ...)
Le bonheur est défini comme un état de satisfaction des aspirations et désirs jugés importants par la personne concernée. Cela sous-entend que savoir ce qui est important pour vous, vous permet d’être heureux. Or, bien des personnes, peut-être vous aussi, d’ailleurs, ne savent pas bien placer leurs priorités. Ce qui est important pour elles, c’est souvent ce qui est important pour leur entourage : ce qu’on leur a appris quand ils/elles étaient plus jeunes, ce que la société suggère, ce que le « hasard » les a poussé à tenter et qu’ils/elles ont continué, sans vraiment s’interroger, qu’il s’agisse d’un travail, d’une relation, d’un passe-temps, ...
« Il en faut peu pour être heureux », « prendre soin de toi t’aidera à mieux prendre soin des autres », « c’est important d’avoir un bon métier », « on se saigne pour que tu aies toutes tes chances de réussir ta vie », « tu pourrais au moins sourire », « tu me/lui dois bien ça », … Toutes ces indications partent d’une bonne intention, toutes ! Mais combien de dégâts peuvent-elles occasionner malgré tout ? Combien vivent avec cette culpabilité de ne pas en faire assez (qu’ils vont associer au fait de ne pas être assez) ? L’entourage pense bien faire, mais avec un peu de recul, lorsque vous proposez à quelqu’un de stressé de se reposer, c’est aussi contre productif de que dire « calme-toi, ce n’est rien » à une personne en colère !
Dans les deux cas, on ne tient pas (suffisamment) compte de la bonne raison que cette personne a d’être stressée ou en colère ! Et la solution proposée n’en est pas une ! Face au stress, ce n’est pas de repos dont on a besoin, mais de détente ! Et face à la colère, ce n’est pas le calme mais des frontières claires qui sont nécessaires !
J’ai une pensée toute particulière pour ceux et celles qui se forcent à faire des siestes parce qu’on leur a dit de le faire alors qu’ils/elles ne font que ruminer encore plus ! A ceux et celles qui partent courir pour diminuer leur taux de colère et reviennent en boitant parce qu’ils/elles ne se sont pas respecté(e)s, alors que c’est précisément le manque de respect (ou de justice) qui a fait naître leur ressentiment !
Si le bonheur est lié à un alignement entre nos pensées, nos ressentis et nos actes, il n’est pas pas uniquement associé à la joie : il existe toute une palette d’émotions qui peuvent l’embrasser ! C’est pour cela que minimiser les conséquences concrètes liées à une peur, quantifier le temps acceptable pour un deuil, … rien de tout cela ne permet d’agir à la source : l’émotion est une information, pas un problème.
Et si l’on commençait à s’écouter soi-même ?
Combien de formations, de stages, d’ateliers avez-vous déjà vécu pour apprendre à « gérer » vos émotions ? Une émotion ne se gère pas, ce n’est pas un dossier ! C’est une réponse physiologique à un besoin qui n’est pas respecté ! Sitôt ce besoin mis en lumière et comblé, l’émotion s’apaise.
Encore faut-il s’en donner les moyens, c’est-à-dire agir tant sur ses pensées que sur son comportement, être actif et acteur, et pour cela, accepter qu’on est humain. Que nos fragilités ne sont pas des faiblesses, que nous avons droit à l’erreur (tout simplement parce l’erreur est un excellent professeur), que notre valeur ne se situe pas dans nos actes, même si ceux-ci sont nécessaires pour nous mettre en mouvement.
Cette injonction du bonheur est usante ! D’ailleurs, le domaine de la relation d’aide n’est pas en forme en ce moment. De plus en plus de formations, de professionnels, d’offres publicitaires et révolutionnaires s’étendent sur le marché, au point où les dérives deviennent inévitables et abîment le métier, voire la philosophie de vie qui en était à la base. Les gens, saturés par les invitations qui fusent de toute part, ne veulent plus investir dans cette démagogie du bonheur, à juste titre, parce qu’elle éloigne de son véritable objectif, qui est, rappelez-vous, lié à vos aspirations profondes.
Pour savoir ce qui est vraiment important pour vous, vous pouvez vous pencher sur la définition de vos valeurs et leur hiérarchie (oui, parce que ces valeurs fonctionnent comme un système, très organisé, en fait).
Schwartz a établi une échelle de valeurs en les classant selon des thématiques principales : bienveillance, conformité, tradition, sécurité, pouvoir, réussite, hédonisme, stimulation, autonomie et universalisme ; chacune englobant d’autres valeurs, toujours classées par rapport à son degré d’ouverture au changement et à la priorité de ses intérêts : tournés vers soi ou vers l’autre. De là, on peut déjà induire quelle direction prendra notre bonheur, en fonction de ces critères.
Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Pour celui/celle qui a la valeur « réussite », elle se mesurera au nombre de victoires, mais ce ne seront pas les même victoires qui parleront à celui/celle qui a la valeur « sécurité ». Si la valeur « bienveillance » est au sommet chez vous, cette même réussite aura une tout autre saveur ! Voilà pourquoi nous n’avons pas tous la même définition de la richesse, de la réussite … et du bonheur !
Par ailleurs, comme le disait Louis Bromfield, « les gens qui n’ont jamais connu le bonheur ne sont peut-être pas réellement malheureux » ou encore Babelio « on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va ». Après tout, la désillusion, le désenchantement, la frustration, la déception, la nostalgie … sont autant de ressentis plus ou moins désagréables liés à des évènements, des émotions, des morceaux de vie qu’on a souvent épurés pour les placer sur un piédestal.
Celui/celle qui n’attend rien de plus que ce qu’il/elle a manque-t-il/elle d’ambition ou se rapproche-t-il/elle du bonheur ? Celui/celle qui recherche à s’enrichir toute sa vie et travaille dur pour cela, laissant de côté d’autres bonheurs, est-il/elle heureux/se quand il/elle a atteint son but ou vit-il/elle dans la peur de perdre ce qu’il/elle a si durement gagné ?
Vous l’aurez compris, il y a autant de manière d’appréhender le bonheur que d’êtres qui le vivent, le cherchent ou le fuient. Pour faire un pas plus loin, si vous vous demandez où vous en êtes, rappelez-vous que « le bonheur se mesure par la façon dont on accueille chaque jour la première lueur du matin », selon Jacques Nteka Bokolo : n’est-ce pas là un point de départ intéressant à analyser ?
Et je finirai par ceci : s’il est prouvé que « le bonheur est solaire : il rejaillit sur les autres » d’après Kheira Chakor, il n’en devient pas un devoir pour autant. Bien sûr qu’un enfant, par exemple, a plus besoin d’un parent heureux que d’un parent parfait, mais si le premier n’est possible qu’à condition d’être le second, on tourne en rond !
Être une source d’inspiration n’est possible que si l’on se connecte à ce qui nous touche profondément, nous nourrit intérieurement, nous porte et nous énergise : nous nous relions alors à nos motivations primaires, celles qui nous appellent naturellement. Ce n’est ni un devoir, ni un sacrifice, ni même une obligation mais une source d’oxygène, de vie ! Et c’est à cette seule condition que l’on peut irradier et partager.
Je vous souhaite avant tout de vous trouver !
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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