Atelier : le traitement du fils d’un père narcissique

Programme

Présentation d’un cas fictif  : Description des caractéristiques principales du "paternage" fourni par un père narcissique.

Étapes du traitement

• A. Quant au processus
  • Le thérapeute devra veiller à rester "détaché" : s’il se montre proche, il lui faudra se montrer différent ; s’il se montre semblable, il lui faudra se tenir "éloigné".
• B. Quant au contenu :
  • Clôturer son Moi.
  • Se sentir "soi".
  • Se donner toute l’autorité inhérente à sa réalité de personne, d’individu séparé et unique.
  • Repérer les appels symbiotiques ou fusionnels en provenance d’autrui et apprendre à les refuser.
  • Se proclamer seul et unique PDG de sa vie.
  • Le laisser partir et quitter le thérapeute.
• Un exercice de séparation-individuation.
• Analyse de cas, jeux de rôle en play-replay.

Les tâches du psychothérapeute qui prend
en charge le fils d’un père narcissique.

Ce type de personnalité n’est l’objet d’un intérêt focal que depuis très peu de temps dans l’univers psychothérapeutique.
Les auteurs qui s’intéressent à ce trouble semblent s’accorder sur la difficulté que ces hommes éprouvent à compléter la structure de leur Moi, et, en particulier, à se forger une suffisante estime de soi et un suffisant amour de soi (le fameux "Narcissisme de base", qui n’a rien à voir avec la pathologie narcissique).

Par ailleurs, ces hommes se sont, dès leur enfance, heurtés à une forme d’injonction paradoxale.
D’une part, il leur faut absolument apporter une très grande valorisation pour leur père. Celui-ci s’est, en effet, souvent trouvé être vulnérable, sinon fragile, et dans le fond, très inadéquat, très insuffisant, dénué de toute valeur. Et il s’est constamment approprié les succès de son fils, il s’en est accordé tout le mérite.
D’autre part, ce père s’étant enfermé dans son rapport à autrui selon le mode principalement comparatif-compétitif, son fils a bien, son fils a bien "senti" que ses succès, d’une part réclamés par son père, constituaient comme une menace insupportable le faisant "passer derrière" son fils.

Le résultat de cette contrainte contradictoire pousse le fils à une forme particulière d’inhibition, qu’aux États-Unis l’on nomme très pertinemment par l’expression "Damned if you do, damned if you don’t". [1]
Le travail psychothérapeutique devra aider ce fils à se construire une identité strictement interne, déliée, séparée de l’identité du père omniprésent dans son univers, tant conscient qu’inconscient.
Une deuxième tâche, peut-être bien plus longue, consiste à l’aider à achever sa séparation-individuation en regard de son père, soit à se définir comme tout seul et parfaitement complet dans sa solitude.

Une troisième tâche consistera à développer un mode relationnel exempt de toute fusion/compensation/réparation à l’égard d’autrui, en particulier dans ses relations aux autres hommes.

Dans la méthode, ou le processus, le thérapeute aura à naviguer entre une proximité/empathie mesurée (utile dans les débuts), et une forme d’implication/engagement conservant sa différence et sa distance avec son patient, afin de l’aider à nouer des rapports inter-humains n’abolissant ni son identité ni son entièreté, sa complétude.