L’on nous marie pour le meilleur et pour le pire ! Mais quelle néfaste idée ! L’on nous incite à rédiger un contrat de mariage qui est, en réalité, un contrat de divorce (il ne spécifie que la façon de partager les responsabilités parentales et les biens "en cas de divorce"... ).
Bien sûr, l’histoire a enseigné que pour un grand nombre de femmes, il s’était avéré vital de la protéger de la pauvreté la plus sordide conséquente au divorce, du fait qu’elles n’avaient le plus souvent que les fonctions domestiques et maternelles comme activité, et aucune activité rémunératrice suffisante.
Si, aujourd’hui, une personne (femme ou homme) se place par mariage dans la situation de la dépendance financière, les termes du contrat de mariage devraient bien, en effet, protéger ce conjoint "collé" à son domicile et sans emploi rémunéré par des dispositions telles que celles classiquement proposées par les juristes.
Tout autre chose en est des mariages d’aujourd’hui : la plupart des personnes exercent une activité rémunérée. Pour ces bienheureux, la forme du contrat de mariage peut se passer de ces dispositions "protectrices".
Si l’on veut se mettre en couple pour augmenter son bonheur personnel, pour mieux jouir de la vie, pour construire un foyer nourrissant, réjouissant, sécurisant, plein d’amour à donner et à recevoir, de tendresse, de complicités, de solidarité, d’engagements communs (réciproques et envers la société), pour fonder famille, et bien d’autres bonnes raisons encore, le couple aura bien besoin d’un contrat complet, détaillé, stipulant tout d’abord le but de l’entreprise, et aussi les valeurs et règles de cette entreprise.
Il est nécessaire, en vue du souhait de pérennité du couple, de s’en donner la structure prometteuse de durabilité. Autrement dit, de nommer les buts, les règles et les moyens dont on convient afin de réussir l’entreprise couple.
Il s’agira d’en arriver à rejeter le divorce, quoi qu’il arrive, sans que ceci ne crée le moindre emprisonnement. Bien au contraire, cette exclusion est libératrice d’un surcroît de confiance de sécurité apaisante, et ouvre d’immenses perspectives, bien supérieures à celles auxquelles se limitent les couples qui conservent le choix du divorce comme échappatoire à l’obligation de résoudre tous les problèmes pouvant surgir...
En effet, si le divorce est exclu, c’est que l’on s’est bel et bien donné l’obligation de toujours trouver et appliquer les meilleurs solutions possibles à toute espèce de problème, de restauration et accroissement face au moindre déplaisir. Et que, du fait même de cette détermination, il résulte une confiance en l’efficacité des efforts consacrés au ferme maintien du couple dans les voies convenues de bonheur, de plaisir, d’accomplissements, ...
Enfin, les couples gagnent en perspectives de réussite du fait d’instaurer l’art et la règle de la demande. Cette règle conduit à l’obligation, suite au moindre déplaisir (irritation, déception, tristesse, colère, langueur, frustration, ... ) de formuler une demande se terminant par la demande d’engagement : "Vas-tu le faire ?" Cette seule règle fournit une consolidation de l’engagement à réussir l’entreprise couple. En effet, elle permet d’ouvrir la voie au changement en regard d’une souffrance réelle, ressentie, et communicable. Elle contribue à faciliter les dépenses d’énergie requises pour la verbalisation complète de son déplaisir, avec sa conversion en demande, et ainsi d’empêcher tout déplaisir de sombrer dans la zone des aigreurs non-dites cumulables. Ce qui, en fin de compte, rend l’idée même du divorce de plus en plus inadéquate.
En conclusion : Marions-nous exclusivement pour le meilleur, et sachons comment créer, entretenir et faire croître ce meilleur !
CEPSI, s.a. (Centre d’Études Psychologiques des Systèmes Interpersonnels, anciennement l’Atelier Transactionnel).
Salomon Nasielski est psychologue, psychothérapeute en pratique privée, formateur de psychothérapeutes. Salomon a été un des pionniers de l’AT en Europe.
Il a acquis des formations approfondies dans les Quatre Écoles classiques de l’Analyse Transactionnelle, auprès de leurs formateurs, à l’occasion de nombreux stages résidentiels.
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