La mutation implacable de la société actuelle vers la mondialisation engendre des angoisses légitimes et complexes qui poussent certains à revendiquer le resserrement, le cloisonnement et la simplification. Pour se rassurer. Provisoirement.
Le succès d’une consommation uniformisée, standardisée, répond à ces angoisses. Quitte à y laisser la liberté. Quitte à accepter de renoncer à grandir.
La perte de repères pousse à réclamer d’urgence un cadre clair, des frontières solides.
Cependant, les choses ne sont pas si simples. Si nous avons besoin de confiance pour grandir dans la vie, nous avons aussi besoin de maturité pour traverser la vie.
Offrir la sécurité qu’un enfant est en droit de recevoir et garantir la liberté qu’un adulte a la responsabilité d’acquérir, sont les deux jambes d’une société saine qui avance avec confiance et devenir.
Ce sont là aussi les deux jambes de la psychothérapie et de la relation d’aide.
Les deux axes impératifs dont les professionnels doivent tenir compte pour accompagner sérieusement une personne dans les difficultés et les questions qu’elle traverse.
La loi contre la psychothérapie votée en urgence ce 30 juin brise cet équilibre indispensable à l’épanouissement de chacun. Elle balaie l’extraordinaire richesse des réponses que le secteur offrait jusqu’ici. Elle saisit l’angoisse pour uniformiser et rassurer au mépris de l’individu et de ses aspirations d’épanouissement adulte.
Quoiqu’en disent certains lobbies particulièrement efficaces, de très nombreuses voix se sont opposées à cette loi.
En fait la majorité des acteurs du terrain, avec force, intelligence et cohérence, se sont opposés à cette loi rétrograde et ignorante de la réalité et des réponses à donner.
Pour y faire écho, soutenir toutes les associations qui se sont battues pour empêcher le vote de cette loi et penser l’avenir de la relation d’aide en Belgique, un collectif est né à partir d’un simple groupe Facebook.
Aujourd’hui, ce groupe réunit plus de 800 professionnels bien déterminés à construire une alternative plurielle de qualité.
Alter-Psy veut offrir au citoyen une alternative à une vision unique qui réduit l’humain à un malade à traiter.
La souffrance, quand elle arrive dans ma vie, ne m’infantilise pas et ne me soumet pas.
Elle m’invite à prendre le temps de retrouver la route pour la reprendre.
ALTER-PSY – LE MANIFESTE |
Annexe :
En accord avec les buts fixés par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) ; dans le cadre du décret de non-discrimination que la communauté Européenne (CE) a mis en vigueur et que l’Espace Économique Européen (EEE) a l’intention d’adopter ; selon le principe de la libre circulation des personnes et des services ; les soussignés sont tombés d’accord sur les points suivants :
1. La psychothérapie est une discipline spécifique, du domaine des sciences humaines, dont l’exercice représente une profession libre et autonome.
2. La formation psychothérapeutique exige un niveau élevé de qualification théorique et clinique.
3. La diversité des méthodes psychothérapeutiques est garantie.
4. La formation dans une des méthodes psychothérapeutiques doit s’accomplir intégralement et comprend : la théorie, l’expérience sur sa propre personne et la pratique sous supervision. Sont également acquises de vastes notions sur d’autres méthodes.
5. L’accès à la profession est soumis à diverses préparations préliminaires, notamment en sciences humaines et sociales.
Strasbourg, le 21 octobre 1990.
Contresignée à ce jour par les représentants de 41 pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est et soutenue par l’Association Européenne de Psychothérapie (AEP)
Benoît Dumont est psychothérapeute à Bruxelles - Uccle (également consultations en ligne). Il est titulaire du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) délivré par l’Association Européenne de Psychothérapie (AEP), il est membre de l’Association Belge de Psychothérapie (ABP/BVP) et membre fondateur du collectif Alter-Psy.
Il est aussi le responsable éditorial de Mieux-Etre.org
788, Chaussée de Waterloo B-1180 Bruxelles
benoit@parcours.com
+32 (0) 478 20 17 34