Contrairement aux termes de bonheur ou de bien-être, encore plus utilisés, et qui correspondent à un état hypothétique, difficile si pas impossible à maintenir, la notion de mieux-être indique une dynamique d’évolution vers plus de conscience de soi, plus de sérénité, plus de joie de vivre.
Ce processus peut se décliner en objectifs précis en fonction des difficultés que nous rencontrons et c’est le but poursuivi par les approches sérieuses : non pas promettre un bonheur inaltérable mais plutôt développer un sentiment, une conscience et une capacité de changement.
Le terme « mieux-être » est maintenant très largement utilisé. Comme s’il avait toujours existé, comme une évidence. Cependant, si beaucoup l’utilisent, le sens qui y est donné aujourd’hui a évolué et peut prêter à confusion.
Au moins sur deux plans.
1° Le « marché » du mieux-être a profondément évolué.
La pensée contemporaine considère souvent que le mieux-être dépend de notre capacité à être efficace et performant dans tous les domaines de notre vie. Il en résulte une forme d’obligation et de pression sociale qui imposent l’« optimisation de soi ».
Cette vision de l’humain le réduit à sa capacité à correspondre au modèle culturel ambiant. La multiplication des méthodes disponibles tend à faire penser que chacun est en mesure d’améliorer la qualité de sa vie s’il se prend en charge de manière responsable en utilisant les bonnes pratiques. Cette uniformisation des besoins et des difficultés risquent de mener à l’exact opposé du sens que nous donnons au concept de mieux-être tel que nous le définissions il y a trente ans : « le soin de soi ».
La notion de « soin de soi » considère que c’est par la prise en compte de nos besoins singuliers et spécifiques que l’épanouissement est possible. Ces besoins sont loin de se limiter à des questions de performances individuelles. De plus cet épanouissement est étroitement lié au « soin de l’autre ». C’est la qualité des relations avec soi-même, avec les autres et avec le monde qui nous permet de vivre pleinement notre vie de la manière la plus satisfaisante possible.
2° La variété des approches
Le mieux-être recouvre de très nombreuses disciplines qui, elles mêmes, s’attachent à un champ d’intervention particulier : les psychothérapies, le coaching, le développement personnel et les techniques de maintien ou de restauration d’une bonne santé.
Ces différents champs ne peuvent se substituer les uns aux autres.
Si chacun vise le « mieux-être » il concerne des aspects spécifiques de nos vies, des besoins et des demandes variées pour lesquelles il convient de faire preuve de discernement.
A première vue, pour qui découvre cet univers et, à vrai dire, pour bon nombre de personnes, toutes les approches proposées semblent tellement différentes et variées qu’il est difficile de les comprendre et de choisir celle qui nous conviendra. C’est parfois même un peu indigeste !
Néanmoins, si elles sont différentes dans leur méthodologie, leur angle de vue ou le champ auquel elles se rapportent, elles se rejoignent au moins sur quatre idées principales.
- Premièrement, la personne est considérée dans sa globalité et sa singularité. Cela signifie que la demande ou la difficulté sont replacées dans un contexte à la fois large et individualisé qui permet de mieux comprendre le sens du message et d’identifier le changement qui correspondra le mieux à l’écologie interne de la personne. - Le second postulat consiste à faire confiance aux ressources naturelles et personnelles de chacun. C’est un présupposé commun aux approches de mieux-être, une position philosophique et politique plus qu’une réalité scientifique. L’inconscient et/ou le corps sont considérés comme des alliés positifs qui disposent des ressources utiles à notre évolution et notre épanouissement. C’est en étant à l’écoute de ces ressources et dans la manière dont nous y portons attention que réside une bonne part de la résolution des difficultés. Le travail d’accompagnement consiste à découvrir ces ressources et à les stimuler. - Ensuite, ces pratiques invitent à se responsabiliser et à se prendre en charge soi-même de façon plus lucide et plus active. Ces approches nous conduisent à prendre conscience de nos comportements et des relations que nous entretenons avec nous-même et le monde ainsi que leur influence sur notre vie et notre santé. Elles nous guident vers une meilleure sensibilité, à devenir acteur et non spectateur. La capacité du client/patient à prendre de la distance, à porter un regard sur lui-même et à se dissocier de sa difficulté est un point essentiel de l’efficacité de l’accompagnement. L’évaluation de cette capacité doit permettre au thérapeute/praticien de déterminer s’il peut ou non apporter son aide. - Enfin, les pratiques se veulent complémentaires. Aucune technique, aucun professionnel ne pourra répondre à tous nos besoins. Ces derniers sont d’ordre médical, relationnel, psychologique, spirituel, environnemental et c’est précisément là la richesse des nombreuses techniques proposées. Elles tentent de répondre de manière complémentaire à nos questions légitimes de mieux-être. Non pas en découpant nos vies mais en abordant différents aspects de celles-ci. |
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, avant 1990 il n’existait pas de terme générique pour parler de l’ensemble des approches de psychothérapies, de développement personnel et de techniques complémentaires de santé. Le mot « mieux-être » pour évoquer cet univers a été utilisé pour la première fois comme titre du guide que nous éditions à l’époque : "le Guide du Mieux-Etre".
Ce guide, dans sa version papier, a été publié 13 années consécutives entre 1990 et 2003 et depuis 1996 sur Internet. Voilà pour la petite histoire de Mieux-Etre.org.
Benoît Dumont, psychothérapeute, responsable éditorial de Mieux-Etre.org
Cet article été publié une première fois en 2003. Il est, jusqu’à aujourd’hui, régulièrement actualisé.
Benoît Dumont est psychothérapeute à Bruxelles - Uccle (également consultations en ligne). Il est titulaire du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) délivré par l’Association Européenne de Psychothérapie (AEP), il est membre de l’Association Belge de Psychothérapie (ABP/BVP) et membre fondateur du collectif Alter-Psy.
Il est aussi le responsable éditorial de Mieux-Etre.org
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