Thérapie brève ou « cure d’âme » au long cours ? En face à face ou sur le divan… ? En groupe ou en individuel ?
Si, jusque dans les années soixante, l’offre était dominée par la psychanalyse, elle s’est atomisée en une myriade d’approches correspondant à des demandes diversifiées. Tout le monde, en effet, n’est pas prêt à faire un long voyage. La majorité, même, souhaite simplement « aller mieux » ou traverser une passe difficile.
Faut-il encore frapper à la bonne porte. ..
C’est là que les choses se compliquent. Il est vrai que c’est encore le « bouche à oreille » qui reste le mode d’orientation le plus utilisé. Est-il le meilleur ? Faudrait-il développer la fonction de psychothérapeute -généraliste comme certains l’appellent de leurs vœux…En tous cas, on peut observer une évolution nette : à côté des psychanalystes et des psychothérapeutes se référant à un cadre théorique bien précis, ce qui a pour mérite de donner des repères clairs aux analysants ou aux clients, une nouvelle génération de praticiens n’hésite pas à puiser, de façon fluide, dans une boîte à outils très variée allant de la PNL, à l’Analyse transactionnelle en passant par la visualisation ou encore à l’hypnose éricksonnienne selon les besoins.
Ils se forment régulièrement à de nouvelles approches et ne sont pas figés dans leur pratique. De façon plus générale, les cloisonnements entre écoles commencent à être remis en question et l’on peut s’en réjouir. Faut-il saluer la créativité et le sens de l’adaptation de ces nouveaux psy, faut-il au contraire déplorer le flou forcément généré par leurs pratiques, avec ses dérives et ses abus possibles ? Voilà quelques-unes des questions que nous nous posons régulièrement et auxquelles nous tentons de vous apporter un éclairage.
Face au nombre et à la variété des approches thérapeutiques qui sont présentées au public, différentes tentatives de classification ont été faites. Que peut-on en penser ?
Ces classifications utilisent toutes des critères d’analyse qui seront pertinents pour l’un et pas pour l’autre selon sa carte du monde et sa façon d’envisager la démarche qu’il veut entreprendre (classifications à visée pragmatique ou classification conceptuelle…) A ce stade là, la personne a intérêt à être vigilante sur ses choix : est-ce que je m’oriente vers telle approche parce qu’elle me paraît répondre à ma demande, même si elle va m’obliger à sortir des sentiers battus, ou au contraire vais-je choisir une thérapie « rassurante » parce qu’elle a fait ses preuves avec d’autres, parce que cette approche connaît un certain engouement ou encore parce que je sais qu’elle ne me mettra pas « en danger »…Il n’y a pas de réponse type
Par ailleurs, le processus thérapeutique, c’est avant tout une relation d’un type particulier, qui se noue entre deux personnes. La personnalité du praticien joue tout autant pour le choix du client que son approche. La preuve, c’est que, lors du premier entretien, peu s’informent sur le parcours du thérapeute (à tort).En revanche, les futurs clients « savent » plus ou moins jusqu’où ils sont prêts à aller dans leur recherche et ils identifient mieux que l’on ne croit la capacité du thérapeute à les accompagner adéquatement, c’est-à-dire jusque-là mais pas au-delà…
Voici quelques grandes « familles » de thérapies groupées selon leurs modalités d’intervention :
Les thérapies verbales : les plus courantes, elles utilisent uniquement la parole comme outil d’analyse et d’expression de soi, dans un dialogue avec le psychothérapeute. C’est le cas de la psychanalyse, des psychothérapies d’inspiration psychanalytique, ou centrées sur la personne selon Rogers…
Les thérapies à médiation corporelle : elles prennent en considération le corps pour apaiser les tensions et libérer des émotions enfouies, à travers massages, travail sur la respiration ou le tonus musculaire, que ce soit la bioenergie, le cri primal, l’eutonie,le rebirth, le rolfing, l’haptonomie…
Les thérapies à médiation artistique : elles préconisent l’utilisation de supports d’expression artistique pour se libérer de ses traumas ou prendre conscience de ses sentiments ; c’est le cas de l’art-thérapie en général, la musicothérapie, le travail sur la voix, ou encore les couleurs, l’expression théatrale ou les clown-thérapies…
Les thérapies utilisant les états modifiés de conscience : elles mettent en oeuvre les ressources de l’inconscient et de l’imaginaire pour modifier des situations problématiques ou réparer des blessures psychiques, telles l’hypnose éricksonnienne ou la sophrologie,…
Selon les cas, les approches se référent à un cadre conceptuel unique et autonome, avec une vision du fonctionnement humain particulière et avec des outils d’intervention spécifiques. Exemple : l’Analyse transactionnelle ou la Sophia-analyse. D’autres, telle la Gestalt, ou la PNL sont le fruit d’une synthèse de différentes approches préexistantes, mais utilisent des procédures d’intervention particulières. D’autres enfin, se définissent comme étant « multiréférentielles » : ainsi, la psychothérapie intégrative qui s’inspire aussi bien de l’Analyse transactionnelle, de la Gestalt, des approches psychocorporelles et prend en compte toutes les dimensions de l’être humain y compris la dimension spirituelle.
Autre critère de tri : l’orientation du processus thérapeutique. La psychanalyse, ou les psychothérapies qui en sont inspirées invitent leurs patients à une régression dans leur passé où se seraient noués les conflits intérieurs qui les empêchent de bien vivre. Par le jeu des associations, l’analyse des rêves, des lapsus, l’inconscient se dévoile et permet de comprendre le sens des symptômes ou du mal-être dont on peut souffrir. Il s’agit d’un travail de longue haleine.
D’autres thérapies ne s’appesantissent pas sur les origines des dysfonctionnements mais s’intéressent plutôt aux ressources que vous pouvez mobiliser aujourd’hui pour aller vers un mieux-être. Cette orientation caractérise plusieurs approches récentes : PNL, thérapies brèves, analyse systémique, …
Dernier élément à prendre en considération : le cadre d’intervention
Hormis la psychanalyse orthodoxe, où le patient est allongé sur un divan, et se livre à un monologue parfois interrompu par le psychanalyste, la plupart des thérapies verbales se déroulent sous forme de dialogue entre le client et son thérapeute en face à face. Dans les thérapies familiales, les différents membres de la famille peuvent participer simultanément aux séances tandis que les thérapies de couple s’adressent aux deux éléments du couple.
La durée des thérapies varie de quelques séances à six mois pour les thérapies brèves ou comportementales, de un à trois ans pour l’analyse transactionnelle ou les thérapies à médiation corporelle, à raison d’une séance par semaine. Elle passe à plus de trois ans pour les psychanalyses, à raison de deux à trois séances par semaine.
Quelques autres formes de psychothérapie, telle la méthode Hoffman se déroulent sous forme de sessions intensives (10 jours) en résidentiel, avec un suivi individuel le cas échéant. A noter que certains psychothérapeutes proposent à leurs clients de participer à des stages ponctuels en groupe, parallèlement à leur travail individuel,…
Benoît Dumont, psychothérapeute, Directeur de Mieux-Etre.org
Chantal Rens, coach.
Benoît Dumont est psychothérapeute à Bruxelles - Uccle (également consultations en ligne). Il est titulaire du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) délivré par l’Association Européenne de Psychothérapie (AEP), il est membre de l’Association Belge de Psychothérapie (ABP/BVP) et membre fondateur du collectif Alter-Psy.
Il est aussi le responsable éditorial de Mieux-Etre.org
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