La Visualisation-Symbolisation est une des approches psychologiques innovantes de la fin du 20 ème siècle, et, comme tant d’autres, elle n’a pu émerger que sur les sédiments des travaux qui l’ont précédés. La Visualisation-Symbolisation est multimillénaire, les mécanismes psychiques qu’elle ne se contente pas de décrire mais d’exploiter avec une grande subtilité sont les fondements des progrès de l’humanité sans lesquels nous serions encore à nous cacher dans des grottes !
Sigmund Freud a mis à jour les pulsions antagonistes de vie et de mort dont la résolution passe par la parole. Eric Berne a su cartographier la vie psychique interne et entre chaque individu en nommant les entités qui nous constituent et leur genèse avec les états du Moi. Cela a permis de décoder au grand jour les forces qui prennent la parole à tout moment dans notre vie. Emile Coué a démontré l’incidence de la croyance dans la guérison des maladies. Milton H. Erickson a compris les mécanismes des suggestions métaphoriques et comment contourner les résistances. N’oublions pas l’école de Palo Alto avec l’étude de l’organisation des systèmes , Paul Watzlawick, les neurolinguistes et Karl Pribhram avec la pensée holographique qui affirme que la partie contient l’ensemble des informations du tout.
Le monde se répartit en deux sortes de personnes :
Il y a aussi des personnalités intermédiaires
Cela nous renvoie en préambule à la notion de réel et à la perception que nous en avons. Le réel n’est jamais relatif, il est mesurable et quantifiable par contre le regard sur le réel est toujours relatif, pour l’appréhender nous puisons dans les mémoires sensorielles des expériences que nous avons vécues. La perception est alors « colorée » de ce passé qui contamine le présent. La métaphore de la bouteille d’un litre remplie à moitié va nous servir à comprendre ce regard sur le réel. La première personne la considére comme à moitié vide, il n’y a pas suffisamment liquide pour finir la journée, c’est une perception de pénurie et de manque.
La seconde personne la vit comme à moitié pleine c’est une perception d’abondance.
Une autre personne dénuée d’affects la perçoit comme remplie à 0,50 cl. C’est une perception essentiellement factuelle sans considération de l’usage que l’on peut faire du contenu. Il est important de considérer dans cette métaphore que les trois perceptions sont justes c’est le vécu des personnes qui est affecté. Ce vécu est impuissant à faire changer le volume de liquide dans la bouteille. De là à dire que la qualité de la vie et le degré de bonheur que nous vivons dépend du regard que nous portons sur les choses et sur monde qui nous entourent il n’y a qu’un pas. C’est ce pas que la Visualisation-Symbolisation va vous permettre de franchir de manière définitive.
Les hommes de la préhistoire descendaient au fond de grottes profondes pour dessiner au creux du ventre de la Terre-Mère les animaux qu’ils chassaient pour survivre. Une sorte de fécondation par des images des chasses qu’ils projetaient d’accomplir avec succès dans le futur. Nous voyons là les premières Visualisation-Symbolisation positives où l’humain anticipe la réussite voit la bouteille à moitié pleine. Le mot image est l’anagramme de magie comme si un lien secret liait ces deux mots. La magie est une tentative de faire se réaliser par des rituels et des incantations un réel avenir ordonné dans un sens qui nous convient. Nous demandons aux chamanes et médiums d’être nos visionnaires par procuration et de voir dans les cartes, le marc de café ou les entrailles de poulet le futur les plus rose possible et comment s’y prendre pour réussir. Rien de bien différent avec un coach sportif qui prépare son champion en lui rappelant les gestes à faire, en le nourrissant d’images de confiance et d’évocation de réussites passées.
Dans toutes les armées du monde, les chefs haranguent leurs troupes avant la bataille. Les cavaliers, les cuirassés et les hussards avaient des officiers choisis non seulement pour les compétences équestres mais aussi pour capacité à mobiliser leurs hommes avant le combat au sabre. « Messieurs ajustez vos rubans de queue, nous allons avoir l’honneur de charger ! » Le panache prend là autant de place que la stratégie militaire.
Il n’y a aucune honte à copier et modéliser ce qui marche.
Avec la Visualisation-Symbolisation, nous allons collectionner les images sensorielles de réussite pour les stocker, les mémoriser et les amplifier afin qu’elles soient les fondements de notre anticipation du futur. Quand nous réussissons nous avons tendance à continuer dans la tâche alors que lorsque nous échouons nous cessons l’activité qui devient non-productive. Il est donc capital d’engranger des résultats positifs aussi minimes soient-ils pour qu’ils alimentent notre désir de continuer et de nous améliorer. Les bons pédagogues ont compris cela, ils savent maintenir leurs élèves dans la reconnaissance des résultats positifs pour soutenir la motivation. Je formule à cet instant la vision que mon nouveau livre devientne l’outil de base des tous les enseignants du monde, qu’il réconcilie les enfants avec l’apprentissage ainsi apprendre est une joie quotidienne qui halle le petit d’homme vers l’âge adulte et une vie remplie de joies.
Quand dans les années 1970 Carl et Stéphanie Simonton ont commencé à faire pratiquer la Visualisation à des malades cancéreux en phase terminale, ils découvraient une pratique qui améliorait les traitements conventionnels allopathiques et qui réduisait les effets secondaires des traitements de radiothérapie, ils étaient loin d’imaginer que cette approche se révèlerait un puissant outil de guérison, une démarche d’organisation du succès et une philosophie du bonheur. Autour du travail des Simontons, beaucoup se sont mis au travail apportant chacun les richesses de sa formation d’origine en faisant des ponts entre les approches, qui à chaque fois ont considérablement enrichi les balbutiements du radiothérapeute et de la formatrice en motivation de Fort Worth qui ont vu affluer des hordes de malades « condamnés » qui venaient avec succès chercher une rémission et une amélioration de la qualité de la vie qui leur restait à vivre.
Depuis, trente ans de pratique comme psychothérapeute de personnes somatisantes m’ont permis d’associer à cette démarche les travaux considérables de Marge Reddington sur la Symbolisation, les enseignements de Milton H. Erickson [1] sur l’hypnose et la métaphore, le travail sur le deuil avec Elisabeth Kübler-Ross et Georges Kohlreiser [2] ; ainsi que mes propres travaux sur la coopération [3] , la psychogénéalogie [4] et les impasses spirituelles. Dans des années plus récentes ; j’ai eu l’occasion d’enseigner la psychologie à des populations qui y étaient totalement étrangères soit qu’elles eussent été tenues à l’écart pour des raisons politiques soit, ce qui est le cas, dans les bidonvilles d’Inde du Sud, parce qu’elles sont le plus souvent illettrées. Dans ces conditions pour le moins rudimentaires avec des personnes qui ne polémiquent pas sur l’inné et l’acquis, la preuve est évidente que l’anticipation de la réussite engendre le succès.
La Visualisation-Symbolisation a atteint sa maturité : elle a su mettre en forme les mécanismes subconscients qui animent notre métabolisme et par là, la santé. Elle propose un regard et une attente positifs sur la vie qui engendre la résolution des problèmes au quotidien. Elle responsabilise la personne dans son choix d’aller délibérément vers l’échec ou le succès. Elle fonde que nous participons pleinement à notre vie en acceptant que la finalité de nos actes dépend de notre pensée et des images dont nous nous nourrissons.
Les composants
La suggestion thérapeutique est directement issue de l’hypnose, dont la sophrologie s’est emparée et qu’elle a débaptisée pour adoucir la notion d’emprise.
L’imagerie mentale doit beaucoup au rêve naturel et au rêve éveillé dirigé, mis en forme par Robert Desoile. Dans la visualisation [5] , la méthode de José Silva tient une place importante. Carl et Stéphanie Simonton l’ont pratiquée avant de développer leur propre méthode destinée au traitement des cancéreux. La relaxation dynamique est l’aboutissement du travail de Schultz, avec le training autogène. Le travail sur le symbole et l’association libre puise dans la psychanalyse et l’œuvre de Sigmund Freud, lui-même sensibilisé à l’hypnose par Charcot.
Le symbole est l’image d’une idée ; toutes les cultures et toutes les époques ont créé leurs symboles propres. La spécificité du symbole est qu’il signifie à la fois une chose et son contraire – tout réside donc dans son interprétation. Les symboles que j’utilise sont issus de la culture du client avec lequel je travaille ; le plus souvent, c’est à lui que j’en demande le sens. Nous élaborons nos propres symboles en fonction de notre vécu et du déroulement de notre histoire personnelle. Évidemment, il y a des bases culturelles qui nous enrichissent de leurs symboles, comme les mythologies grecque et romaine ou encore la Bible. Le patrimoine symbolique est un bien collectif en constante évolution, il ne peut être revendiqué par aucune obédience. Chaque fois qu’un groupe, qui peut être une secte, s’empare de l’interprétation symbolique, il y a un risque de fausse route.
Encore une fois, aucune de ces différentes démarches n’est l’invention de quiconque : l’intuition de Marge Reddington a été de les associer pour en faire un formidable outil thérapeutique, qui peut être utilisé dans un nombre considérable de situations, sans d’autres protagonistes que le thérapeute et son client.
Vous trouverez dans mon nouveau livre [6] des éléments appartenant à chacune de ces approches, glanées au cours d’une vie professionnelle qui s’est déroulée sur plusieurs continents et dans des conditions variées – allant du cabinet de ville avec une clientèle parisienne à des thérapies clandestines en Pologne, alors sous le joug communiste, ou encore au travail avec des communautés d’Intouchables dans des bidonvilles du Sud de l’Inde.
Je ne revendique la paternité d’aucune des approches que j’utilise. Tout ce que je sais, je le détiens de ceux qui m’ont précédé et, surtout, de ceux qui me font l’honneur de leur confiance pour que je les aide dans les épreuves qu’ils rencontrent au cours de leur vie.
Faites vous-même l’expérience de ce qui fonctionne, fabriquez-vous des outils sur-mesure et partagez vos connaissances avec tous ceux qui souhaitent apprendre. Surtout, n’oubliez jamais que tout ce qui n’est pas donné est perdu.
Je remercie pour l’inspiration, les conseils et les enseignements qu’ils m’ont apportés les thérapeutes suivants : Gregory Bateson, Éric Berne, Léon Chertok, Emile Coué, Alain Crespelle, Milton H. Erickson, Sigmund Freud, Gysa Jaoui, George Kohlreiser, Elizabeth Kübler-Ross, Christian Le Moal, Vincent Lenhardt, Stéphanie Matthews-Simonton, Carlo Moïso, Salomon Nasielski, Geneviève Pagès, Marge Reddington, José Silva, René Arpad Spitz, Claude Steiner, Frances Tustin, Paul Watzlawick et Donald Winicott.
François PAUL-CAVALLIER
f.paul.cavallier@online.fr
http://f.paul.cavallier.online.fr
[1] L’hypnose éricksonienne, F. Paul-Cavallier éd. Bernet-Danilo
[2] Mourir vivant au risque de l’amour, F. Paul-Cavallier éd. Médiaspaul.
[3] Jeux de coopération pour les formateurs, F. Paul-Cavallier éd. D’Organistion.
[4] Je me découvre par la psychogénéalogie, F. Paul-Cavallier éd. Plon
[5] Visualisation des images pour agir, F. Paul-Cavallier, éd. InterEditions.
[6] S’entraîner à la Visualisation-Symbolisation au quotidien, éd. InterEditions.
François Paul-Cavallier est formateur en psychologie et auteur de nombreux ouvrages sur la psychothérapie et le développement personnel.
f.paul.cavallier@online.fr
http://f.paul.cavallier.free.fr/