Résumé : Après avoir décrit certains aspects de la crise d’adolescence en corrélation avec la crise familiale et la crise sociétale (repères, limites formes d’autorités nouvelles…), l’auteur montre à travers une vignette clinique comment la violence à l’adolescence est prise dans des histoires, des narrations extérieures qui polluent, saturent, excluent et dépassent le jeune.
Comment dès lors déconstruire puis reconstruire des narrations plus soutenantes quant à la construction de l’identité. L’auteur prend appui sur les paradigmes constructionnistes et essentiellement la thérapie narrative de Michael White pour ce présent article.
1. Introduction
L’adolescence est une période de la vie pendant laquelle les réaménagements des rapports à l’adulte (parents, éducateurs), à l’enfance, au corps sont bouleversés. Le monde extérieur fait peur, on s’y frotte, on s’y dérobe (dépression), on l’attaque (comportements anti-sociaux). Cet âge ( de 12 ans à…) s’accompagne chez les parents d’une crise du milieu de vie occasionnant différents réaménagements professionnels, conjugaux, sentimentaux. Ces réaménagements sont interrogés parfois brutalement par l’adolescent : « vous n’avez plus d’idéal, vous vivez comme des cons, vous êtes vieux…moches etc. ». Ces appréciations négatives, suivies souvent de mouvements affectueux de l’adolescent vers ses parents, laissent souvent ceux-ci pantois. Et souvent, l’on évoquera préférentiellement la crise adolescentaire alors que celle-ci est souvent en interaction avec la crise parentale et (on l’oublie souvent) la crise sociale.
Dans son introduction aux « Journées d’études sur la crise d’adolescence » organisées par les Centres de Formation et de Recherches Psychanalytiques en 1983, Maud Mannoni estimait que cette crise est tout autant celle des parents que celle de l’adolescent (Fize, 2006).
Cette crise de l’adolescence (elle semble pathogène chez 20% des adolescents, 80% la « digère » plutôt bien…) est donc aussi la résultante de difficultés relationnelles avec l’environnement familial. Si l’adolescence est marquée par le deuil de l’enfance, pour les parents il s’agit de faire le deuil de son enfant. Changer de peau, se séparer des parents serait s’individuer ; bref, grandir est marqué par des troubles et tensions avec l’adulte (parents) et ce qui fait autorité dans le corps social (éducateurs, enseignants, police, justice).
Il y a donc crise familiale mais également crise sociale. Depuis le début des années ’70 (1er choc pétrolier) nous vivons une crise socio-économique aggravée par la globalisation des dernières années. Cette crise sociale est amplifiée par les moyens de diffusion de masse et les nouvelles technologies (internet, usage du téléphone portable, jeux vidéos, etc.) dont usent et abusent certains adolescents au point de faire apparaître de nouvelles conduites addictives. Ce monde qui dépasse et effraye nombre d’adolescents, leur supprime aussi statut social et citoyenneté active (par une insertion dans le monde du travail par exemple). Crises sociales et économiques retentissent sur les vies familiales, précarisent les familles, dissolvent les liens interpersonnels et sociaux. Crise sociale et crise identitaire sont bien entremêlées à l’adolescence.
Nous pointerons au moins deux paradoxes. Le premier concerne le désir des adolescents de recevoir force et sécurité des parents que dans le même temps pourtant, ils rejettent car cela contrevient à leur besoin d’autonomie et d’affirmation. Le deuxième est dû au développement de la société libérale post-moderne et à l’égalité, l’horizontalité des statuts qu’elle entraîne. Les jeunes ne sont plus dans la répétition des choix professionnels des parents (« tu seras plombier ou médecin comme ton père… »), mais cette ouverture qui s’accompagne d’un accroissement des exigences de réussite individuelle et d’un affaiblissement des interdits, favorise cette ivresse de tout pouvoir entreprendre sans qu’un étayage familial mettant en place repères et interdits ne soit présent. Philippe Jeammet (2002, p.36) identifie très exactement ce paradoxe que sont « les nouveaux modes de vie familiale s’accompagnant de liens affectifs fortement individualisés mais guère organisés par des « prêts à penser » culturels et idéologiques. Il y aurait par conséquent moins de famille mais plus de liens familiaux, plus de richesse affective personnalisée mais aussi plus de dépendance ». Pour cet auteur, l’interrogation par l’adolescent des interdits parentaux oblige ceux-ci à se justifier. La loi positive, les valeurs, la « morale » ne font plus consensus.
Si la protection structurante de l’interdit est affaiblie au profit de l’exigence de performance « Fais ce que tu veux, mais soit le 1er ! », peut-on répondre à 16 ans à cette injonction sans bases éducatives consistantes ? Jeammet constatera encore que « de la lutte contre les interdits, le conflit s’est déplacé sur le terrain du culte de la performance. Le combat est acharné à tous les niveaux de la compétition, avec ce que cela représente de potentialités créatives mais aussi de potentialités de violence et de destruction. » (ibid., p.35). Ceci peut en partie expliquer les comportements d’opposition et les actes anti-sociaux de certains adolescents. Jean-Marie Forget note lui aussi que « la logique du monde adulte entretient le pubère dans son irresponsabilité et lui propose des ersatz de responsabilités qui entretiennent sa dépendance. Pour un sujet bouleversé par la liberté, la confrontation à un monde adulte qui donne l’impression de ne pas lui fournir d’appui, le laisse sans recours et dans un grand désarroi. » (Forget, 2007, p.7).
Cette crise identitaire corrélée à l’angoisse de l’avenir (« Où vais-je ? Que ferais-je plus tard ? Que devient mon corps ? » ) va pousser le jeune à chercher chez l’adulte non pas des réponses rationnelles, mais ce qui fait leur identité propre. Il va chercher des limites chez l’adulte, limites qui raisonneront en lui et apporteront et construiront des imagos signifiants. Cela explique qu’en l’absence de modèles consistants, certains jeunes se tourneront vers des idéologies (politiques, religieuses) extrêmes où des leaders apporteront des réponses toutes faites.
Le nombre de jeunes venant consulter (plus ou moins contraints par une autorité judiciaire, familiale, scolaire ou autre) en notre service est croissant. Les dénominateurs communs en sont : des parents débordés par les conduites adolescentaires mais également par leur propre vie, un père absent physiquement ou psychiquement ou tout bonnement disparu, des actes délinquants commis et s’accompagnant ou non d’interventions du tribunal de la jeunesse, le décrochage scolaire, une assuétude à des toxiques, essentiellement l’alcool, les amphétamines (speed, ecstasy) et le cannabis. Derrière ces comportements agressifs ou caractériels se dissimulent de véritables états dépressifs. Si ces états ne sont pas nommés comme tels ou pris en compte, ils existeront par l’acte et la violence. Détruire, c’est exister, c’est mettre un sens « insensé » sur son mal-être qui ne peut être exprimé par des mots. Cette violence est piégeante car elle leur confère une fausse identité, une identité substitutive. Ils sont pris, comme dit Patrice Huerre, pour ce qu’ils représentent et non pour ce qu’ils sont (Huerre, 2006, p.21).
Nombre d’adolescents reçus en notre consultation arrivent après qu’un tiers envoyeur ait pris un premier contact. Cela peut être un parent, un enseignant, un travailleur de centre psycho-médico-social, parfois aussi un délégué du service de l’aide à la jeunesse (S.A.J. ) ou un délégué du service de protection judiciaire (tribunal de la jeunesse). Peu de jeunes prennent contact de leur propre chef pour une consultation psychothérapeutique. Lorsqu’ils le font, c’est quand un ami ou un condisciple leur a parlé de nous. Nous avons ainsi vu défiler quatre à cinq jeunes d’une même classe au cours d’une seule année scolaire ! Le refus de consulter s’apparente, selon nous, à une défiance vis-à-vis de l’adulte et à un défi envers l’autorité, la référence parentale. Il s’agit aussi d’un réflexe d’autoprotection ou de protection de la dynamique familiale. Mettre en mots sa souffrance ou ses problèmes lorsque l’on a 16 ans, n’est pas chose aisée. De plus, ils diront que les psychologues ou psychothérapeutes, « c’est pour les fous et je ne le suis pas ! ». Comme l’écrit Xavier Pommereau : « Etre simplement à l’écoute, être trop neutre, bienveillant, en retrait, ne rend pas le thérapeute fiable pour l’adolescent. Le risque est que le psychothérapeute soit ressenti comme celui qui non seulement va maîtriser quelque chose dans le langage, mais surtout va corriger quelque chose du sujet » (Pommereau, 2006, p.37).
Nous pensons qu’être un interlocuteur possible pour un adolescent, c’est s’engager dans la relation, expérimenter une rencontre intersubjective et faire circuler entre deux sujets des affects. C’est en puisant dans notre adolescence, nos propres doutes et illusions, en évitant toute démagogie (je ne suis pas lui, et il n’est pas moi…je suis adulte, ce qu’il n’est pas…) que la rencontre sera authentique et maintiendra la singularité de l’adolescent, sa différence et la tolérance à la conflictualisation.
Ceci nous semble cohérent avec des paradigmes constructivistes tels l’absence de pouvoir du thérapeute, l’utilisation de sa personne, l’accent mis sur la spontanéité, l’humilité et le respect de la personne et du système.
2. Identité et narrations
Certains auteurs au début des années ’90, Gergen & Kaye (1998), Anderson et Goolishian, 1998) et White (1998) développèrent des métaphores linguistiques comme la « conversation » pour expliquer l’aliénation des sujets se racontant dans des « histoires » dont les significations sont des constructions sociales. Ces auteurs tentèrent de dépasser la discussion sur le statut épistémologique du pouvoir en recherchant une alternative à la métaphore cybernétique en thérapie familiale. C’est ainsi qu’ils ont conceptualisé les métaphores linguistiques (conversations, etc.) et le paradigme narratif. White, dont nous nous inspirerons en présentant notre vignette clinique, a établi l’importance des narrations dans le vécu d’un problème et dans l’exclusion du sujet. En créant de nouvelles narrations, le patient aura plus de pouvoir sur sa vie. Il affirme ainsi le primat du langage sur le vécu, la pensée, les actes. C’est au travers du langage que s’expriment nos croyances élaborées dans des échanges ou rapports sociaux qui sont des rapports de pouvoir.
Bien des adolescents rencontrés, en quête d’identité, accepteront un étiquetage d’adulte « je suis délinquant, paresseux, toxicomane etc. » plutôt que le vide identitaire. Cette inclusion dans la narration de l’adulte va confirmer l’adolescent dans ses problèmes comportementaux. Stigmatisé par ce discours, il va se réduire au symptôme. A force d’être le problème, on a des problèmes dira Guy Ausloos .
Dans les thérapies narratives, le rapport au temps et à l’histoire est important. Nous ferons nôtre cette phrase de Patrice Huerre qui, évoquant le temps et le passage à l’acte, écrit ceci : « Comment peut-on devenir adulte si on n’est pas suffisamment propriétaire de son histoire. On voit les dégâts qu’occasionnent ces ruptures dans les transmissions, ces orphelins de l’histoire qui se baladent dans le temps présent, sans lien avec un passé, qui soit ne leur a pas été transmis pris dans des situations d’abandon, de rupture massive, etc., soit a été travesti, transformé. On a alors une responsabilité très importante pour réinstaurer un rapport au temps différent. Et bien souvent, quand ces jeunes adolescents criminels, que je vois dans le cadre d’expertise, se découvrent racontant et abordant, à ma demande, des éléments de leur histoire, ils sont manifestement dans l’état d’un puzzle dont les pièces seraient totalement dispersées. Ils ont les éléments en main, ou certains éléments en main, mais c’est un puzzle à construire. Et quand ils se surprennent à pouvoir tenter d’établir quelques liens entre ces morceaux d’histoire, même si c’est à toute petite échelle, il y a quelque chose qui change potentiellement pour eux. » (Huerre, 2006, p.30).
Avoir mal, c’est avoir mal à soi et également à son identité, son histoire. Quand on se voit dispersé, éclaté dans la filiation, quand son histoire est segmentée, pleine de trous comment se situer dès lors dans la relation aux autres ?
Nous n’allons pas ici resituer l’importance des thérapies narratives et du constructionisme social dans le champ de la systémique, mais nous en rappellerons cependant certains concepts essentiels. Michaël White (voir aussi Goldbeter-Merinfeld, 1998 ; Rober & Migerode, 1998 ; Rober, 1998), influencé par Michel Foucault, pense que la connaissance et le(s) pouvoir(s) sont intimement liés, et que l’exclusion sociale est la conséquence d’une identité imposée au sujet. Cette identité imposée par le corps social (tu (n’)es (que) délinquant, toxicomane, incapable etc.) stigmatisera et créera l’exclusion. C’est par des conversations thérapeutiques que l’on va extérioriser (ou externaliser) ce qui était intériorisé et donc s’atteler à un travail de déconstruction. Nous sommes également proches des concepts anti-psychiatriques de Ronald D. Laing (1969) d’aliénation et de mystification où l’expérience de soi dans la rencontre avec autrui est manipulée et disqualifiée. Nous nous construisons ainsi, tout au long de notre vie, des histoires influencées par nos expériences et le contexte socio-politique, donc le pouvoir. Ce pouvoir, comme l’écrit Peter Rober, « dans sa conception foucaldienne est positif, donne une forme à la vie et aux relations interpersonnelles, il produit de la réalité et de la vérité » (Rober, 1998, p.44). C’est en intériorisant (internalisant dira White) le problème comme venant de lui ou de la relation à autrui, que le sujet s’aliène, s’assujettit (ce que Foucault reprend sous le vocable de « pratiques divisantes »).
Dans les thérapies narratives, selon White, trois étapes balisent l’intervention : la première vise à externaliser le problème. Ce n’est plus la personne qui est le problème mais la dynamique qui organise sa vie. Le récit est saturé par le problème, le symptôme, la souffrance. La deuxième étape sera celle de la déconstruction, c’est-à-dire l’étape pendant laquelle le thérapeute, en posant des questions, montrera que la réalité ne va pas de soi et que le sens est produit par une relation, une histoire, un contexte. La troisième étape est celle de la reconstruction. Par un récit alternatif, différent, on modifiera les significations qui alimentent le problème (White, 1998). Nous chercherons donc avec le patient ce qui, dans le passé, n’a pas été contaminé par le problème. Il s’agira d’exhumer les ressources, les réussites et les capacités qui serviront de fondements à une nouvelle histoire.
L’observation du thérapeute portera sur les significations construites, noteront Meynckens & Henriquet (2005, p.204), d’abord par le patient, puis sur celles que patient(s) et thérapeute construisent progressivement ensemble. Le thérapeute permettra la mise en mots d’une nouvelle histoire de la famille autour d’un problème ou d’un événement précis avec la recherche de tous les sens possibles.
Vignette clinique |
Milton Erickson s’est aperçu que certains états de transe pouvaient se manifester sans avoir recours à une technique d’induction. Ces états psychiques sont spontanés et quotidiens chez tout un chacun. Ces transes apparaissent au cours de certaines interactions, dans des contextes relationnels particuliers, sans induction formelle de transe. Nous sommes impressionnés par la ressemblance entre les constructions/déconstructions d’histoires et les suggestions indirectes en hypnose éricksonienne. Ces suggestions indirectes facilitent l’absorption en soi et atténuent les résistances à des suggestions directes. L’hypnose est une modalité naturelle de communication activant la focalisation intérieure, mais les techniques rituelles formelles ne sont pas nécessaires pour induire une transe : n’importe quelle conversation peut développer une transe sans que les personnes concernées ne s’en rendent compte (Erickson, Rossi et al., 1976, cité par Balken, 2001). Dans une psychothérapie, c’est le contexte qui définit l’interaction comme thérapeutique et les modalité langagières acquièrent un sens nouveau, orienté vers un but qui se veut thérapeutique. C’est ce contexte qui fera qu’une conversation en état de veille peut stimuler le retour de l’attention sur soi, favorisant des associations latentes, ce processus étant produit par le langage. Joséphine Balken (2001, p.252), en s’interrogeant sur ce que signifie être thérapeutique, dira : « c’est la possibilité de contacter et d’activer des liens associatifs nouveaux, différents, en intégrant des ressources inconscientes qui permettront des modifications comportementales en vue d’une meilleure adaptation à son milieu ». De même, Watzlawick (1985) a également relevé qu’il y a transe sans hypnose (sans induction formelle de transe) lorsqu’on utilise certaines modalités particulières en état de veille.
Notre vignette clinique relate une thérapie individuelle, même si les parents y participèrent épisodiquement. Cette présence occasionnelle a validé le travail thérapeutique. Rober & Migerode (1998, p.221) évoquent les difficultés d’application de l’approche narrative de Epston et White à la thérapie familiale en relevant que les exemples cliniques présentés par ces deux auteurs concernent généralement des thérapies individuelles.
Il nous a cependant semblé que cet essai d’adaptation de l’approche de White à une thérapie individuelle d’adolescent a permis à ce jeune garçon de modifier son étiquette de délinquant, d’être moins déterminé par un diagnostic et d’en être différencié, et enfin de montrer ses compétences. A condition de laisser au patient la maîtrise sur la construction d’une histoire alternative, il devient expert et rend le problème plus « externe » qu’inhérent à lui-même. Il est moins restreint, ses compétences, forces et réussites (et non plus le symptôme comme dans la cybernétique de 1er ordre) sont utilisées comme des fonctions.
Sa nouvelle narration a pu aider cet adolescent à relier les différents fragments de sa personne et d’y mettre de l’ordre, à retricoter son histoire et être ce qu’il faisait plutôt que de faire ce qu’il était (ou ce que le discours de certains adultes lui disaient de ce qu’il était…).
Les parents de Renato ont été présents à certaines séances, non pas comme patients mais comme « assistants » de leur fils, l’aidant à ré-historiciser sa vie et en étant témoins de sa réflexion sur lui-même. Il nous semble que cette approche peut être étendue à la thérapie familiale. Nous avons par ailleurs expérimenté l’utilisation des métaphores construites et du conte systémique (Caillé, 2004, p.127-133) comme technique d’intervention, discipline voisine de l’approche narrative.
Nous ne considérons pas ce processus de déconstruction/reconstruction comme un tour de magie magique mais, s’il est pratiqué avec rigueur, il peut aider une famille ou un sujet à redevenir auteur de sa vie en prenant conscience que ce qui l’assujettit, c’est l’incapacité de dissocier sa vie de la construction d’histoires qui l’appauvrissent. Cette perspective où le soi est construit dans l’interrelation avec les liens sociaux et le regard des autres permet d’enraciner le changement.
Comme l’écrit Mary Sykes Wilye (1998, p.250) « cette transfiguration (mutation du regard sur soi, selon nous), au fond, est un mystère qui vient défier les notions de « soi unitaire », surtout si ce soi est prédéterminé par la culture et la politique et s’il s’agit d’une entité statique prise au moule de certains modes opératoires et de certaines sélections ». Ce « soi » nouvellement transfiguré, est-il plus « réel », plus « vrai » que l’ancien. Ce nouveau « soi » aura t-il plus de succès que le précédent ? Nous conclurons en citant White : « je ne sais pas ce que ces histoires sont en train d’apporter, je ne veux pas savoir si elles seront bénéfiques ou non, tout ce que je peux faire c’est de continuer à questionner la personne sur les effets de l’histoire en lui demandant de les évaluer. Je ne puis être sûr de rien, il y a toujours beaucoup de surprises. » (in Sykes Wilye (1998, p.250). Laissons-nous surprendre !
Alain Marteaux. Psychothérapeute systémique. Formateur à l’Institut d’Etudes de la Famille (Bruxelles), à l’Ifisam (Bruxelles), à Tabiyeen (Liban). |
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Alain Marteaux est Psychothérapeute systémique à Bruxelles (Ixelles et Etterbeek). Alain est aussi Formateur à l’Institut d’Etudes de la Famille (Bruxelles), à l’Ifisam (Bruxelles), à Tabiyeen (Liban). Il a également suivi une Masterclass en Récits de Vie (thérapies narratives) chez l’asbl les Réveilleurs d’Histoires et une formation diplômée en « Accompagnement des personnes traumatisées : fondements théorique et pratiques » (en ligne au Training Institute for Psychology and Health averc Moîra Mikolajczak et Isabelle Roskam).
Il est Membre de l’European Family Therapy Association, de l’Abipfts (Association belge des intervenants en psychothérapie systémique), et du Groupement belge des formateurs en thérapies systémiques.
Il est aussi Titulaire du certificat Européen de Psychothérapie (CEP) délivré par l’Association Européenne de Psychothérapie (AEP).
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