Situation : Un(e) adolescent(e) rentre du lycée « dégoûté » et découragé, soit par une mauvaise note, soit par la remarque d’un camarade sur son physique ou son habillement. Ce type d’événements lui fait perdre confiance en lui et il se replie sur lui-même.
Que faire dans un premier temps ?
D’abord éviter d’en rajouter en lui reprochant de ne pas être de bonne humeur, de ne pas dire bonsoir, de faire la tête, ou d’en profiter pour lui demander de ranger sa chambre.
Au contraire, chercher à reprendre contact avec elle/lui, en prenant son temps, par une approche progressive, si nécessaire, pour éviter de le brusquer ou de la braquer. Lorsque le contact est retrouvé, vous pouvez parler de quelque chose de tout simple, sans implication particulière, pour l’aider à respirer en se décentrant de ce qui le tracasse : « tiens, je t’ai acheté les céréales que tu aimes » ou « il a fait beau, je suis allé(e) me promener avant de rentrer », etc. Viendra le moment où vous pourrez lui demander ce qui ne va pas… et l’écouter jusqu’au bout. Si nécessaire, vous pouvez lui poser des questions toutes simples sur la situation qu’il a vécue ou sur ce qu’il ressent. Un geste de tendresse ou une phrase de compassion peut ponctuer ce premier temps d’échange.
Comment l’aider à retrouver confiance ?
Dans un second temps, trois étapes sont possibles (peu importe l’ordre) :
1) Lui faire des compliments sur les qualités réelles que vous percevez, sur ces réussites, passées ou présentes, sur son apparence physique ou son habillement, etc.
2) Lui préciser qu’il ne se réduit pas à une note, loin de là, ou à un avis sur son apparence : il est bien plus que ça, il ne peut pas se confondre avec un élément ponctuel, même douloureux.
3) L’aider à prendre conscience que l’évaluation d’un professeur ou l’avis d’un camarade sont très relatifs : un autre professeur aurait noté différemment, d’autres camarades apprécient son habillement…
Comment le conforter ?
Dans les jours qui suivent, des marques d’attention et d’affection sont les bienvenues. Des encouragements aussi, même pour des toutes petites choses. Un salut plus chaleureux matin et soir. Dîtes lui que vous croyez en elle/lui. Faites confiance à vos intuitions pour confirmer votre adolescent dans ses qualités, ses ressources et tout ce que vous aimez en elle/lui…
Saverio Tomasella est psychanalyste, membre de la Fédération des ateliers de psychanalyse et de l’Association européenne Nicolas Abraham et Maria Torok.