Le 24 mars 1978, Albert Glaude, psychothérapeute québécois, fait une découverte majeure qui allait ouvrir un nouveau champ dans la thérapie.
C’est ce jour-là qu’une jeune femme voit pour la première fois un tunnel jalonné de portes et qu’elle revit et libère un traumatisme majeur de l’enfance, en ouvrant l’une de ces portes. Son cheminement la mène, en fin de thérapie, au "bout du tunnel" dans un paysage symbolisant sa libération.
L’expérience clinique va largement confirmer qu’il y a en chacun de nous un Tunnel mental symbolique qui contient les affects douloureux connus seulement de notre subconscient. Donc, des événements totalement ou partiellement ignorés par notre conscient, ce que nous appelons des événements occultés. Parfois, seules les émotions sont occultées.
Pour sauvegarder son intégrité et son équilibre mental, le cerveau de l’enfant peut effectivement, en une fraction de seconde et avec l’aide du subconscient, rayer de la mémoire consciente, ce qu’il vient de voir, d’entendre ou de subir qui le choque, le plonge dans une incompréhension profonde, le terrorise ou le désespère. Le conscient ne sait plus rien de l’affaire, mais la psyché profonde en garde intégralement les traces.
L’expérience clinique nous démontre jour après jour que "revivre" intégralement ces vécus passés douloureux – sans hypnose - ainsi que le moment et le mode de l’occultation, mène à la disparition des symptômes, la guérison des souffrances et l’accès de la personne à sa vérité profonde.
Le travail thérapeutique, est bref, intense, lors de séances de trois heures aussi rapprochées que possible. Une rencontre d’évaluation, qui ne comporte aucune analyse, jugement ou interprétation, permet de voir si une Catharsis est indiquée et si la personne est prête à entreprendre ce travail.
Cette thérapie est essentiellement nonviolente. La personne au fond d’elle-même, dans son subconscient, sait parfaitement les origines de son mal-être, mais elle ignore qu’elle le sait et elle a besoin de les laisser remonter. L’accompagnement empathique du catharsiste la soutient dans la connexion profonde avec elle-même.
L’enfant vivant des souffrances émotionnelles est protégé sur le moment par le mécanisme de l’occultation, mais garde en grandissant une difficulté à être en contact avec lui-même, à revenir à ses sensations, à ses besoins, et à faire des choix correspondant à qui il est vraiment. De la souffrance émotionnelle, il est impossible de ne pas en vivre en tant qu’enfants, même avec les meilleurs parents du monde. Nous baignons effectivement dans une société largement inconsciente et conditionnée par des souffrances passées : guerres, stéréotypes, préjugés, maladies, habitudes, croyances... Dans l’impuissance à être entendus et à agir, nous nous coupons alors de nous-mêmes pour survivre. Rester en contact avec les émotions douloureuses devient impossible. Nous ne savons alors plus qui nous sommes vraiment en profondeur. La partie égotique en nous s’identifie à nos souffrances et prend les commandes de notre être. Nous (ré)agissons alors en fonction de ces douleurs passées, même enfouies, à toute stimulation extérieure entrant en résonnance avec elles.
Notre corps et notre âme pourtant nous réclament de revenir à nous, à travers la maladie, les phobies ou difficultés personnelles qui s’installent. Et c’est là que nous pouvons nous reconnecter avec le passé pour le libérer… jusqu’au passé occulté.
Bibliographie : " Guérir ses souffrances émotives" et "Guérir des autres" de Albert GLAUDE aux éditions de L’Homme "Une vérité qui libère - Du passé imposé au présent libéré " de Nicole LECOCQ-FRANCOIS, aux éditions Quintessence, 2009. |