Le coaching scolaire, une approche en débat

Par Gaëtan Gabriel


Le coaching scolaire, une approche en débat

Le coaching est une démarche encensée dans certains milieux et honnie dans d’autres. Il prête à débat et parfois à combat entre pro et anti coaching. Une chose est sûre cependant, le coaching se développe et investit de nombreux champs professionnels et même la vie quotidienne.

Lorsque le recours au coaching est évoqué dans le cadre de l’enseignement, que ce soit à l’école elle-même ou en-dehors de l’école, les réactions sont encore plus exacerbées, mais de manière ambiguë. Il est d’une part chassé comme « loup dans la bergerie », car il est considéré comme une OPA de l’entreprise sur le monde de l’éducation. Et il est d’autre part recherché comme une bouée par un naufragé, car il est considéré comme la dernière alternative pour aider un jeune qui échappe aux canons de l’école mais pas aux canons des résultats.

Mais qu’y a-t-il donc derrière l’appellation « coaching scolaire » ? Rien, si ce n’est une pléthore de pratiques différentes, qui, si elles étaient rassemblées sur une scène, pourraient attirer les fans des « Village People », tant on y trouve de tout.

Et c’est là que le problème se pose. Certains utilisent ce mot parce qu’il est à la mode, d’autres en font usage pour relooker la pratique traditionnelle des cours particuliers, d’autres encore ... on ne sait pas trop…. C’est aspect doit être clarifié.

Une chose est évidente, le coaching scolaire rencontre de plus en plus de succès auprès du grand public pour au moins trois raisons :

D’abord, il répond à un contexte sociétal particulier : celui de la complexification et de la transformation permanente des savoirs et des compétences, celui également de l’attention croissante portée à l’individu en tant que personne unique et sacrée.

Ensuite, notre système scolaire est en recherche de lui-même et en questionnement suite aux résultats peu flatteurs obtenus dans le cadre des études internationales et des données nationales : En Belgique, 50% des jeunes d’une classe d’âge ne terminent pas le secondaire à l’heure, s’ils le terminent ; 5%, déjà, des élèves de troisième maternelle, recommencent leur année…

En France, chaque année, plus de 150 000 milles jeunes quittent l’enseignement sans diplômes.

Enfin, les demandes pour un accompagnement plus personnalisé que ce que les institutions publiques peuvent fournir se font de plus en plus nombreuses et variées ; elles viennent des jeunes eux-mêmes, mais aussi des parents et des professionnels de l’éducation.

Même, si une action des pouvoirs publics est nécessaire et louable, il est nécessaire d’agir aujourd’hui.

Nous croyons aussi qu’il est nécessaire d’aller beaucoup plus en profondeur dans l’accompagnement pour réellement parler de coaching scolaire.

Notre vision du coaching scolaire

Le coaching scolaire tel que nous le concevons, accompagne une personne en apprentissage (avec ses talents et ses questions) avant d’aider un élève en difficulté. D’ailleurs le coaching accompagne, avant tout, une demande de développement des compétences, une recherche de sens, une orientation, un ajustement de méthode de travail, ... Et cela de manière personnalisée : je recherche, non pas, à « mieux étudier », mais je recherche mon profil d‘étude et comment l’utiliser dans le cadre de mes objectifs.

Pratiquement, si un élève se présente avec six échecs et une demande de moyens pour réussir son année, le travail, dans un premier temps, sera de mettre en relief sa vision de la situation, ses atouts et ses perspectives. Il s’agira également de parcourir les champs de l’apprentissage (comment je travaille), celui de l’affectif (comment je vis la situation, quelle est ma motivation et quels sont mes comportements), celui de l’environnement (quel est mon contexte de travail et quelles sont mes activités).

Ensuite, il s’agira de confronter ses perceptions avec celles de l’environnement et des faits objectifs (Tu dis que « rien ne va » mais tes résultats montrent que tu as un certain nombre de compétences ; d’autre part tu sembles dire « avoir des difficultés à t’intégrer dans ce groupe », …)

Après, il s’agit à la fois d’explorer les possibilités d’améliorations (quelles sont des ressources que tu possèdes et que tu n’exploites pas, quelles sont des pistes possibles d’action, …) et à la fois, de faire des choix d’action (je me focalise sur les cours, je prends du temps pour développer ma confiance en moi, je me sens capable d’assumer les deux à la fois, je privilégie une recherche d’orientation pour l’année suivante).

Enfin, un contrat d’action par rapport à un/des objectif(s) est envisagé. Il faut que celui-ci /ceux-ci soit(ent) réaliste(s), désirable(s), atteignable(s).

Evidemment, il s’agit de s’adapter à l’âge du jeune, à son degré d’autonomie, à sa connaissance de ce type de démarche, à sa situation, … Parfois jusqu’à être contraignant afin que le jeune puisse avoir une expérience et qu’il puisse prendre une décision en connaissance de cause et non pas à partir de perceptions fausses ou partielles (souvent liées à la psychologie de l’adolescence).

Ainsi, pour coacher, il ne faut uniquement conseiller ou superviser ou accompagner, car dans ce cas nous ferions appel à des conseillers ou des superviseurs ou des accompagnateurs. De même, coacher ce n’est pas uniquement assister psychologiquement ou pédagogiquement ou socialement car des ce cas nous ferions appel à des psychologues, des pédagogues ou des travailleurs sociaux.

Le coach touche ces terrains mais, fondamentalement, il est là pour amener la personne à se conseiller elle-même, à se regarder fonctionner, à dialoguer avec elle-même.

Il est là pour aider à dépasser un obstacle, non une souffrance ; il est là pour faire émerger une méthode, non pas pour enseigner ; il est là pour aider à atteindre un objectif dans un contexte, non pas pour assister socialement.

Revenons aux principes premiers du coaching, mis en évidence par celui qui donna ses lettres de noblesses au coaching, coaching sportif dans un premier temps, Galleway. Sa démarche est au cœur de la question de l’apprentissage d’aujourd’hui : apprendre à apprendre. A l’époque, il révolutionna la pédagogie et la relation enseignant-apprenant.

Trois principes sont posés. Le premier, « Regardes toi et appréhende la situation tel qu’elle est ». Deuxièmement, « Fais-toi confiance et appuies toi sur tes qualités » ; troisièmement, « choisis toi-même les domaines que tu souhaites travailler ». Derrière ces principes, transparait, la philosophie de cette démarche.

Même si le coaching puise ses outils dans d’autres approches et les adapte à ses particularités ; même s’il ne possède pas encore un enseignement propre ; des universités s’y intéressent car le coaching n’est plus un épi phénomène, c’est une démarche qui s’assied et se structure.

Outre les principes et les jalons présentés ci-dessus, le coaching vise des buts de développement ou de résolution dans un contexte donné, pour une personne donnée et agit à partir d’objectifs ciblés.

La durée des interventions est généralement assez courte et se détermine en fonction des objectifs choisis et des critères d’atteintes des objectifs, fixés.

Enfin, pour notre public du coaching scolaire ou d’études, l’entrée par le coaching est plus accueillante pour ouvrir les portes de la connaissance de soi. Il met à distance les images, parfois tronquées et négatives, des psychologues, pédagogues ou orthopédagogues chez qui « on va », parce que « ca ne va pas ». Chez un coach « on parle d’abord des qualités et de ce qui va » et on se fixe des objectifs. Et, surtout chez le coach, on n’y va pas seulement quand « ca va pas » mais aussi quand « ca va ». Le coaching traîne moins l’image du traitement de quelconques pathologies.

De plus, le coach à souvent, déjà, été rencontré dans d’autres contextes (principalement sportifs). Ce n’est donc pas un terrain inconnu, en apparence.

Le coaching scolaire se présente donc comme un travail sur mesure pour, avec et par le jeune. Celui-ci prend la responsabilité de ses choix, mais le coach est là pour l’aider à prendre connaissance de son potentiel, l’aide à structurer sa démarche, l’aide à se faire confiance et l’engage dans un travail par objectifs.

Le coaching scolaire est amené à se développer, à se professionnaliser et à se structurer afin d’affirmer sa spécificité et à se distancer des coachs qui n’en n’ont pris que le nom. Ceci demande une formation et une expérience spécifique.

Ce n’est pas parce que l’on est enseignant ou que l’on est formé, par exemple, à la PNL qu’automatiquement l’on peut se dire coach. Comme toute forme de coaching, il faut connaître et avoir une expérience du public que l’on compte coacher ainsi que des structures dans lesquels le public évolue. De plus une formation spécifique ou les outils auront été adaptés est préférable, ainsi qu’une connaissance de la psychologie de ce public, une formation permanente, une supervision professionnelle, un développement personnel,… Comme tout métier impliquant la relation …

Le mot scolaire n’est pas tout à fait approprié, car la cible est celle des 14-25 ans. Mais je n’ai encore rien trouvé de mieux afin de montrer que la porte d’entrée pour ce type de public est souvent celui de l’apprentissage et de leur lieu de « travail », l’école secondaire ou supérieure.

Publication proposée par : Gabriel Gaëtan - Coach-Altitude

Gaëtan Gabriel est coach dans la Région de Wavre, Louvain-la-Neuve, Gembloux. Gaëtan est spécialisé en Sciences de l’éducation, coach et formateur.
Spécialisé dans le coaching des jeunes, l’accompagnement et la formation d’adultes.

- Région Wavre, Louvain-la-Neuve, Gembloux.
- A distance via zoom.
- Tél : +32 (0) 496 50 26 50
- Email : info@coachaltitude.be
- site Web : www.coach-altitude.be

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