Que ce soit dans mon cabinet avec des clients adultes ou enfants, ou dans mes interventions en entreprise, y compris dans mes nombreuses interventions dans des structures d’accueil petite enfance (crèches, relais d’assistantes maternelles,…) mais aussi dans les milieux de la sophrologie et du développement personnel, j’entends, encore aujourd’hui, parler d’émotions positives et d’émotions négatives, de bonnes et de mauvaises émotions, utiles ou inutiles.
Comment je me sens quand j’entends parler ainsi des émotions ? A la fois triste que nous en soyons encore là et aussi fort agacée. Par conséquent, l’énergie bienfaisante de ma colère me pousse à rédiger cet article pour tenter de clarifier les choses et, peut-être, de sortir de cette confusion regrettable et néfaste. Nos émotions, toutes nos émotions sont utiles et vitales. Que seraient nos vies sans ces « GPS venus d’un autre temps », sans ces informations indispensables ?
Qu’est-ce que l’émotion ?
Il s’agit de manifestation physique (l’émotion passe par le corps : gorge nouée, mains moites, ventre douloureux, respiration que s’accélère ; ????) liée à la perception d’un évènement dans notre environnement externe ou dans notre espace mental interne. L’émotion est une information sur soi, un véritable cadeau que la nature nous fait dès notre naissance mais dont nous n’avons pas tous eu le mode d’emploi et dont nous ne savons pas toujours quoi faire. On peut comparer l’émotion à un voyant lumineux sur le tableau de bord d’une voiture qui s’éclaire pour nous informer que nous arrivons sur la réserve d’essence. Il s’agit juste d’une information qui, en tant que telle ni positive ni négative. C’est une information : qu’allons-nous en faire ? Allons-nous en faire quelque chose ?
La première chose à faire est d’arrêter de « diaboliser » les émotions et de les reconsidérer, de modifier notre regard sur elles.
Une émotion authentique est une réaction autrement dit une réponse spontanée à un évènement précis qui vient de se produire. Exemples :
Ces réactions sont normales et appropriées aux situations vécues. Or, l’ignorance, notre éducation, la pression sociale font que nous n’exprimons pas toujours nos émotions et que parfois même nous ne nous autorisons pas ces ressentis émotionnels. Or, la recherche scientifique montre que les émotions contenues, non gérées ont des impacts sur la santé physique et psychique.
De quoi nous informent-elles ?
COLERE | PEUR | TRISTESSE | |
---|---|---|---|
Se manifeste quand…. | Obstacle Frustration Pas acceptable |
Danger Menace Difficulté |
Perte Séparation |
Nous permet, nous donne l’énergie de … | Energie pour poser des limites, dire NON, résoudre | Energie pour fuir, lutter, agir | Accepter ce qui ne peut être changé |
Besoin en lien avec l’émotion | Besoin d’être pris en compte, d’être respecté, considéré, d’être entendu Besoin de changement, de réparation |
Besoin de protection, d’être rassuré | Besoin de réconfort, d’être consolé, repli sur soi, d’être soutenu, d’avoir quelqu’un à nos côtés capable d’écouter notre douleur |
JOIE | DEGOUT | SURPRISE | |
Se manifeste quand…. | Plaisir Agréable Réussite |
Substance toxique Comportement nuisible | Inconnu - Imprévu - Inattendu |
Nous permet, nous donne l’énergie de … | Partage, circulation d’énergie, de vitalité, moteur | Recracher, Rejeter | Sursauter Une autre émotion va suivre |
Besoin en lien avec l’émotion | Besoin de renouveler la situation de nous sentir aimé, apprécié, reconnu, de partager |
Besoin de prendre soin de soi, se mettre en retrait, à distance | Besoin de temps avant d’agir |
Intéressons-nous aux travaux de John Mayer et Peter Salovey, deux universitaires américains spécialistes en psychologie. Ils ont été les premiers à utiliser l’expression " Intelligence Emotionnelle " et à la conceptualiser. Leur dernière définition, donnée en 1997 est : « capacité à percevoir l’émotion, à intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre les émotions et à les maîtriser afin de favoriser l’épanouissement personnel ».
Pour eux, l’intelligence émotionnelle se mesure par le quotient émotionnel (QE) et se compose de 4 volets :
1er volet | La perception et l’évaluation, verbales et non verbales des émotions = habileté à être conscient de ses émotions et à les exprimer correctement aux autres (au service des relations) |
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2ème volet | La capacité d’intégration et d’assimilation des émotions pour faciliter et améliorer les processus cognitifs et perceptuels. Elle renvoie à l’habileté à faire la distinction entre différentes émotions ressenties et à reconnaître celles qui influent sur le processus de pensée. |
3ème volet | La connaissance du domaine des émotions (au sens du « savoir »), compréhension de leurs mécanismes, de leurs causes et de leurs conséquences. Il s’agit de l’habileté à comprendre des émotions complexes (comme le fait d’éprouver deux émotions à la fois) et celle de reconnaître les transitions d’une émotion à une autre. |
4ème volet | La gestion de ses propres émotions et celles des autres. Elle correspond à l’habileté à vivre ou à abandonner une émotion selon son utilité dans une situation donnée (au service de la vie) |
Ces catégories sont classées de la plus simple (1) à la plus difficile à maîtriser (4).
Quand je lis « l’habileté à être conscient de ses émotions et à les exprimer correctement aux autres », bien évidemment cela me ramène à des approches telles que la Sophrologie Dynamique® et à la contribution de la Communication NonViolente (CNV) à cet outil.
Car « Exprimer ses émotions, c’est comme d’enlever les nuages noirs devant le soleil pour laisser pousser les fleurs » Tanya Sénécal
L’émotion et ses effets.
Trop souvent, nous confondons l’émotion par elle-même et les effets de l’émotion qui eux peuvent être, en l’absence de moyens d’ajustement, parfois dévastateurs.
Un jeune client âgé de 9 ans me demandait récemment : « Est-ce qu’il y a une différence entre la colère et la violence ? Peux-tu m’expliquer ? » Oui bien sûr, il ne s’agit pas de la même chose. La colère est une émotion qui se manifeste lorsque nous rencontrons un obstacle, lorsque nous sommes confrontés à quelque chose d’inacceptable pour nous. Elle nous permet de préserver notre intégrité physique et/ou psychique, de poser des limites, de manifester notre désaccord. La violence est l’utilisation de la force physique ou psychologique pour contraindre et dominer. Contenir notre colère, ne pas gérer son intensité, ne pas la verbaliser peut à terme nous amener à la violence.
« Quand les enfants à l’école se moquent de toi et te bousculent, tu as le droit d’être en colère mais pas le droit de leur répondre par un coup de poing. On va apprendre ensemble comment on peut faire pour désactiver le trop de colère et comment on peut le dire avec des mots. » et nous voilà partis tous les deux dans une séance sophrologie et CNV.
L’intelligence émotionnelle développe des qualités, des capacités qui nous permettent de nous sentir de mieux en mieux à la fois sur le plan de :
Un petit clin d’œil amusé pour terminer.
Quelle bonne surprise de découvrir dans l’ouvrage « La boite à outils de l’intelligence émotionnelle » des propositions comme :
Présentation de l’ouvrage
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« Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement » Carl Gustav Jung
Françoise SEEMANN
Consultante RH / Sophrologue
Professeur certifié de Yoga du Rire
Le Réseau de Sophrologie Dynamique® (anciennement Association Européenne de Sophrologie Dynamique) est garant d’une transmission de qualité de l’outil sophrologique dont l’enseignement est dispensé par L’Ecole Belge de Sophrologie Dynamique® active depuis 40 ans dans la FORMATION de sophrologues et l’INITIATION de personnes qui souhaitent profiter des bénéfices de la sophrologie
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