Encore appelé décodage dentaire, le langage des dents enseigne que chaque dent représente un fragment de notre histoire, une facette de notre personnalité. À la lumière de ce langage, la denture se révèle une véritable cartographie de l’inconscient. Il est possible de lire la vie d’une personne, de sonder son psychisme en observant sa bouche et l’état de ses dents. Les croyances les plus profondes, les mécanismes les plus ancestraux s’y inscrivent, la problématique d’une vie se déchiffre, l’inconscient se dévoile. Il est possible d’identifier des blocages présents depuis l’enfance, la naissance, voire remontant à la vie utérine.
Plus encore qu’un remarquable outil de connaissance de soi, le langage des dents est également un outil complémentaire au soin dentaire. Attention cependant, comprendre ou décoder la cause émotionnelle d’un problème dentaire ne dispense pas d’aller chez le dentiste. Bien au contraire, il s’agit de faire soigner ses dents mais en toute connaissance de cause. Accompagner le soin par la prise de conscience qui découle du décodage, mobilise les processus de guérison ; l’acte quel qu’il soit est facilité, la cicatrisation accélérée, les suites opératoires minorées ou inexistantes.
Démonstration à travers quelques exemples.
Dépose des plombages
Motivée par le désir de dépolluer l’organisme, la démarche ne devrait pas se faire sans prise de conscience. “Quelle est la finalité de ce plombage ? Quel rôle remplit-il ? À quel besoin inconscient répond-il ?” sont les questions que tout candidat à la dépose devrait se poser avant de se lancer.
Quel sens symbolique attribuer au plombage ? Plomber, c’est fermer hermétiquement. En dentisterie énergétique, le plombage est un bouchon qui empêche la libre circulation de l’énergie. Au plan psycho-émotionnel, le plombage scelle les émotions enfouies. Il isole la personne d’un vécu trop souffrant qu’elle n’est pas prête à gérer. Le langage des dents permet de préciser le type d’émotion, par rapport à quelle période de l’enfance et à quel parent. Le retrait d’un plombage ne doit jamais se faire dans la précipitation. Il est essentiel de prendre conscience de la charge émotionnelle qu’on s’apprête à libérer car l’acte s’apparente à soulever le couvercle de la boîte de Pandore. Est-on prêt à affronter ce qui se cache dedans ?
Pratiqué en conscience, le remplacement équivaut symboliquement à transmuter le plomb en or. Pour cela il est nécessaire d’accepter la souffrance enfouie afin de la libérer. Sans ce travail intérieur, le changement de matériau n’est qu’un leurre et engendre d’autres problèmes : dégradation de la dent, reprise de carie, déplacement du symptôme à une autre partie du corps. De plus, la levée du blocage émotionnel potentialise l’immunité naturelle propre à toute dent vivante.
La relance de ce processus vital, matérialisé par un flux qui traverse la dent, permet une véritable dépollution en profondeur des tissus dentaires imprégnés de particules métalliques, à condition que l’on ait pris la précaution, en parallèle avec le travail intérieur, de poser un pansement cicatrisant avant de passer à l’obturation définitive.
Implant et mémoire osseuse
Indéniable progrès, l’implant ne présente cependant pas que des avantages. Outre les effets secondaires possibles, liés au matériau et à la technique opératoire (expliqués dans le Pratikadent), le devenir de l’implant, sa plus ou moins bonne intégration par l’os de la mâchoire dépendent étroitement du vécu. En effet, le terrain osseux qui supporte l’implant n’est pas neutre mais chargé de toutes les émotions négatives liées à la dent qu’on cherche à remplacer. Menée sans conscience, l’extraction d’une dent n’élimine que les symptômes physiques (douleurs, abcès, etc.) mais laisse les blocages émotionnels à l’origine du délabrement de la dent. Au-delà de la mémoire dentaire, perdure donc une mémoire osseuse qui cause parfois des problèmes. Nombre d’échecs implantaires s’expliquent par cette mémoire. Ici encore, le langage des dents se révèle une aide précieuse.
Par exemple, la pose d’un implant à la mâchoire du bas se solde parfois par une anesthésie permanente de la lèvre inférieure, due à la lésion accidentelle du nerf de la mâchoire. Si on admet que toute atteinte a un sens, y compris dans les cas où elle est causée par le dentiste lui-même, comment décoder cet accident thérapeutique ? La perte de sensibilité causée par la lésion du nerf dentaire renvoie à la problématique de ne pas pouvoir ou vouloir sentir l’un des deux parents, papa en bas à droite, maman en bas à gauche. Ce type d’accident renvoie à la volonté inconsciente de s’auto-anesthésier. Pourquoi ? Parce qu’un violent traumatisme reste engrammé dans les profondeurs de l’os, un souvenir particulièrement pénible, en rapport avec la dent que l’implant doit remplacer : séparation, deuil, voire abus. Le rejet de l’implant par une infection renvoie quant à lui au rejet du parent ou, selon le cas, à l’impossibilité de réintégrer la qualité de la dent perdue. Par exemple, dans le cas d’une femme qui a vécu une forte souffrance liée à la perte de son conjoint (seconde molaire en bas à droite), le rejet de l’implant placé dans ce secteur exprime le deuil impossible du couple détruit par la disparition du mari (la seconde molaire du bas est la dent de l’union).
Aussi longtemps que cette souffrance n’est pas reconnue et pacifiée un tant soit peu, il est à craindre que l’implant continue d’être rejeté, au grand étonnement du chirurgien qui ne comprend pas que, chez un même patient, certains implants s’intègrent sans problème dans un secteur de la bouche, tandis qu’un ou plusieurs autres s’obstinent à ne pas tenir.
Douleurs psychogènes ou paradoxales
La dent dévitalisée qui reste douloureuse des semaines, voire des mois après l’intervention, est hélas un classique en dentisterie. Beaucoup de ces réactions douloureuses sont dites psychogènes, c’est à dire qu’elles ont pour origine un blocage émotionnel qui génère la douleur ou contribue à l’entretenir (ce qui ne dispense pas de rechercher des causes physiques : intolérance à la pâte d’obturation, erreur opératoire, etc., détaillées dans le Pratikadent).
Une dent dévitalisée hypersensible cache une violente colère qui, non reconnue, s’exprime ainsi. De même que le visage s’empourpre quand on se met en colère, de même une émotion forte génère un afflux de sang au niveau de la dent en rapport avec la facette de soi concernée. La douleur perdure aussi longtemps que l’émotion sous-jacente n’est pas identifiée et libérée.
Il faut travailler sur le nœud émotionnel. Le langage des dents permet de cerner la problématique émotionnelle qui s’enracine dans l’enfance et se joue par rapport à l’un des parents. Il faudra alors reconnaître l’émotion refoulée et la verbaliser pour que la dent n’ait plus besoin de l’exprimer à notre place. Pour mener à bien ce travail, outre le langage des dents qui donne l’indispensable direction à suivre, il est possible de recourir à une aide psychothérapeutique comme l’hypnose. "Une de mes patientes s’est débarrassée d’une douleur dentaire lancinante en allant rechercher les causes émotionnelles de sa phobie du dentiste" témoigne un hypnothérapeute.
Un mécanisme similaire est la cause de douleurs dites paradoxales qui touchent des dents parfaitement saines. Alors qu’aucune cause physique ne les justifient, répondre à ces douleurs par un acte chirurgical (dévitalisation ou extraction) est une très mauvaise option car elle cause une mutilation sans régler le problème de la douleur qui se reporte généralement sur la dent voisine. Ici encore, c’est dans la reconnaissance et la libération du nœud émotionnel caché derrière le symptôme douloureux que réside la solution.
Rendre le soin vivant
Soigner une carie, déposer un amalgame, extraire une dent ou poser un implant ne sont pas des actes anodins. Abordé en conscience, tout soin est l’occasion d’aller plus loin dans la connaissance de soi tout en optimisant les processus de cicatrisation et de régénération. Associée au soin, la prise de conscience a un impact positif, à la fois sur le corps et sur l’esprit. Cela demande à chaque patient de s’intéresser au sens de la dent traitée, sans attendre que le dentiste (fut-il holistique) prenne tout en charge, ce qui est impossible dans le cadre d’une pratique conventionnelle. Comme tout thérapeute, le dentiste n’est qu’un catalyseur. Il appartient au patient de prendre en charge la dimension psychique en faisant par lui-même, éventuellement assisté d’un thérapeute, le travail de libération émotionnelle lié aux dents soignées. Le petit « plus » de l’ordre de l’ineffable qui rend la guérison possible appartient d’abord et avant tout au patient. L’état d’esprit avec lequel on aborde le soin compte autant que la dextérité du praticien. Grâce au langage des dents, chacun peut choisir de faire ce travail avec toute la conscience, l’attention et l’amour que nos dents méritent, capital précieux dont il faut savoir prendre soin sur tous les plans.
Estelle Vereeck est Docteur en chirurgie dentaire. Elle a cessé d’exercer pour se consacrer pleinement à l’écriture et au message qu’elle souhaite faire passer. Sa vision de chirurgien-dentiste et d’auteur ouvre des perspectives novatrices sur les problèmes dentaires. Dès lors qu’on s’intéresse au sens, l’atteinte (carie, déchaussement, etc.) n’est plus un problème ni une fatalité mais une information que le corps envoie, un message à décoder.
Estelle Vereeck est Docteur en chirurgie dentaire. Elle a cessé d’exercer pour se consacrer pleinement à l’écriture et au message qu’elle souhaite faire passer. Sa vision de chirurgien-dentiste et d’auteur ouvre des perspectives novatrices sur les problèmes dentaires. Dès lors qu’on s’intéresse au sens, l’atteinte (carie, déchaussement, etc.) n’est plus un problème ni une fatalité mais une information que le corps envoie, un message à décoder.