L’Ethnopsychanalyse, médecine d’avant-hier... et d’après-demain ?

par Dyane Andreÿ


En tant que thérapeutes, nous avons à notre disposition quantité de techniques et de théories susceptibles de nous aider dans notre mission, qui consiste à SOULAGER LA SOUFFRANCE.

Ces nombreuses techniques, parfois obscures, parfois contradictoires en apparence, n’ont qu’un seul but : nous permettre d’aider les gens qui viennent à nous, pétris de questionnements, envahis, parfois submergés, de troubles somatiques et psychiques, sans nous substituer à leur libre-arbitre, mais en essayant, au contraire, de réveiller leur capacité propre à se sentir bien dans leur corps, leur âme et leur environnement familial et social.

Première partie
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Il peut sembler, parfois, difficile, aux patients comme aux thérapeutes, de s’y retrouver, et plus encore, de CHOISIR, entre ces différentes possibilités qui s’offrent à nous. En particulier, il paraît aléatoire de décider, arbitrairement, d’écarter de la problématique psychothérapique toute référence à la Spiritualité, voire aux pratiques religieuses, comme le font encore nombre de psychothérapeutes "classiques" (issus du freudisme "strict", en particulier). En effet, de même que la plupart des thérapeutes, actuellement, admettent que l’on ne saurait clairement distinguer ce qui relève du CORPS de cequi relève de la PSYCHE (ou l’esprit), il me semble que l’on ne doit pas non plus négliger l’une des dimensions propres à l’Humain, à savoir la dimension SPIRITUELLE (l’"AME", ou quel que soit le nom que l’onpeut lui attribuer).

Si tant de gens, actuellement, dans tous les milieux, ont plus volontiers recours aux voyants, aux astrologues et autres "mages", qu’aux psychologues, c’est peut-être parce que les psychologues négligent de les considérer d’une manière suffisamment tolérante, ouverte à leurs croyances personnelles et à leurs convictions, et qu’ils se révèlent parfois incapables de tenir compte de l’aspect IRRATIONNEL inhérent à toute pathologie (en particulier à toute pathologie psychique).

Pourtant,il existe des méthodes d’analyse et des techniques thérapeutiques qui tiennent compte de cette dimension multiple de l’Esprit Humain, dérivées des connaissances acquises notamment grâce à l’ethnologie et à l’anthropologie.

C’est laraison pour laquelle j’ai tenu à présenter ici l’Ethnopsychiatrie.

I -UN PEU D’HISTOIRE, POUR COMMENCER...

En tantque telle, l’ethnopsychiatrie (qui devrait en réalité s’intituler, selon les puristes, "ethnopsychanalyse" ou même "ethnopsychothérapie") est une discipline récente.

Le fondateur en est Georges DEVEREUX.
Tous ceux que le sujet intéresse se reporteront avec profit au site de la Fondation DEVEREUX, très intéressant à mon goût, dont voici l’adresse :
http://www.ethnopsychiatrie.net/

GEORGES DEVEREUX, né GYORGY DOBO, anthropologue américain d’origine hongroise, est né à Lugos en 1908. Après avoir étudiéla physique, notamment avec Marie CURIE en France, il s’oriente vers des études d’ethnologie, puis s’établit aux États-Unis, où il s’initie à la psychanalyse. A partir de 1933, il part "travailler sur le terrain", en particulier chez les Indiens Hopi et Mohaves. Sa thèse dedoctorat d’anthropologie, en 1935, porte sur "la vie sexuelle des Indiens Mohaves".

Après une carrière bien remplie comme chercheur et enseignant aux États-Unis, il revient en France en 1963, à la demande, notamment, de ClaudeLEVY- STRAUSS (ethnologue déjà célèbre, auteur de "Tristes Tropiques" et "Anthropologie structurale") et Fernand BRAUDEL (Historien), pour créer une chaire d’ethnopsychiatrie à l’École Pratique des Hautes Études.
A 55ans,il commence des études de Grec Ancien, qui deviendra sa dernière grande passion intellectuelle.

Il meurt en 1985, et ses cendres seront, à sa demande, dispersées dans le pays de ses chers Mohaves, au sein du Colorado.

Actuellement, la mouvance ethnopsy s’exprime essentiellement dans le Centre Georges DEVEREUX, dont le Directeur est l’un des disciples de Devereux, Tobie NATHAN, Professeur de Psychologie clinique et pathologique. Ses ouvrages, notamment : "L’Influence qui guérit", "La Parole de la forêt initiale", "Psychanalyse païenne" sont fort intéressants, jamais ennuyeux, et je n’hésiterai pas à m’y référer pour la "théorie pure".

II -LES PRINCIPES DE LA THERAPIE "CLASSIQUE", loin de toute considération ethnologique

La psychanalyse "classique", telle qu’elle fut inventée et définie par FREUD, puis pratiquée par les nombreuses écoles qui se réclament du freudisme, est "adaptée" à une personne de culture occidentale,européenne ou américaine principalement, dont l’Inconscient collectif et l’inconscient personnels sont modelés par des parents, un environnement, des ancêtres, qui ont pu connaître un type de société proche de celui dans lequel se sont élaborés les concepts psychanalytiques, c’est à dire une société analogue à celle dans laquelle FREUD lui-même a vécu.

Cela peut sembler réducteur, et cela étonnera peut-être ceux quipensent que les évolutions sociales et psychologiques, depuis la fin du19ème siècle, ne furent pas négligeables !

Certains croient que la psychanalyse peut "soigner" presque tous les problèmes psychologiques.

En réalité, aucun psychanalyste sérieux n’aurait cette prétention (qui risquerait fort de ne pas franchir le cap du "principe de réalité".....). Elisabeth ROUDINESCO, historienne de la psychanalyse, et analyste depuis plusieurs dizaines d’années, reconnaît au contraire quela psychanalyse, et son évolution, sont inséparables de l’époque et du lieu dans lesquels cette thérapie s’inscrit, car elle fonctionne aussi sur des présupposés culturels.

"Quel crédit accorderait-on à une anatomie ou à une physiologie relative, dont les objets se modifieraient d’une latitude à l’autre, d’un moment historique à l’autre ?" (Tobie NATHAN, "Psychanalyse païenne".)

Néanmoins, même si nos névroses nous semblent différentesde celles dont nous lisons les récits dans les écrits des pères de la psychanalyse (Freud, Jung, Marie Bonaparte, Mélanie Klein,et les autres....), nous aurions tort de croire que la structure de notre inconscient est différente.

En effet,que nous l’admettions ou non, une grande partie de notre inconscient est composée de couches psychiques extrêmement archaïques, dont certaines remontent aux reptiles, donc à la Préhistoire de l’Humanité !

Les couches les plus récentes, en revanche, sont le reflet de la société dans laquelle nous avons vécu et qui a façonné nosancêtres, étant donné que les névroses et les psychoses (ou, plus simplement, "la folie") nous viennent parfois de fort loin. Toutes les maladies psychiques ne sont pas héréditaires, cela a été démontré. Seules certaines le sont, et, comme pour laplupart des maladies génétiques "physiques", le gène défectueux ne s’exprime que sous certaines conditions, certains facteurs, dont tous ne sont pas encore identifiés. Mais on connaît bien la tendance de l’être humain à répéter, à réactiver des comportements parfois fautifs, voire à reproduire, sans le savoir, des actes déjà accomplis par des ancêtres parfois lointains.... .Ainsi, pour des raisons que personne ne comprend, ni votre famille, ni votre entourage, ni vous-même, votre "destin" vous conduira à embrasser telle ou telle profession, à subir tel accident ou telle maladie, à épouser tel type de personne, à faire de la prison, à vous établir dans un pays lointain, etc... Il vous faudra retrouver dequel(s) ancêtre(s) vous "rejouez le scénario de vie", afin de pouvoir, consciemment, choisir une autre voie si vous le souhaitez. Ces "scénarios de vie" constituent l’objet de la PSYCHOLOGIE TRANSGENERATIONNELLE, une discipline récente, elle aussi.

Donc, lepsychothérapeute (qu’il soit psychiatre, psychanalyste, ou quel que soit le nom qu’il s’attribue) doit connaître le background socio-psychique de son patient, ou du moins présupposer que ce patient peut y avoir accès par l’anamnèse (le fait de se ressouvenir), car faute d’un LANGAGE commun entre le thérapeute et le patient, mais aussi d’un langage commun entre le conscient et l’inconscient du patient lui-même, ni l’INTERPRETATION des symptômes, ni la cure thérapeutique, ne s’avèrent possibles.

Bien sûr, cela reste vrai, que le patient présente des symptômes purement psychiques ou des symptômes physiques. L’histoire des troubles, tels qu’ils sont apparus, et de leur contexte (ce que l’on appelle l’ETIOLOGIE), ne doit pas être hors de portée ni de compréhension du patientou de son thérapeute, pas plus que les structures de bases sur lesquelles les symptômes se sont constitués.

III -LES APPORTS DE L’ETHNOPSYCHIATRIE

"Dans les désordres psychiques, ce dont souffre le patient exprime la vérité la plus profonde de son être." (Tobie NATHAN, "L’Influence qui guérit".)

Alors, que pourrait faire le thérapeute, s’il se trouvait face à un patient d’une autre culture, ou parlant une langue très différente, unpatient dont les croyances familiales, philosophiques, religieuses, spirituelles, n’auraient rien à voir avec celles sur lesquelles sont fondésun grand nombre des concepts de la psychanalyse "classique" (l’Oedipe, la répression de la sexualité infantile, etc...) ?

"Voilà une quinzaine d’années, j’ai commencé à fréquenter une catégorie de patients sur lesquels l’influence psychothérapeutique s’était jusqu’alors révélée inefficace, des patients qui ne relèvent d’aucune catégorie nosographiquehabituelle ; je veux parler des migrants originaires de sociétés non occidentales." (Tobie NATHAN, op. cit.)
[NOSOGRAPHIE : "classification analytique des maladies".]

Bien entendu, les maladies physiques et psychiques se retrouvent dans toute l’humanité. Le cancer, le SIDA, les troubles cardio-vasculaires, les affections virales et bactériennes, mais aussi la dépression mélancolique (avec désir de suicide), la schizophrénie, les hallucinations, les accès maniaques accompagnés de violences, ne sont pas propres à une culture en particulier, mais se retrouvent partout dans le monde, les ethnologues et anthropologues peuvent l’attester.

Seulement, ces maladies ne possèdent pas forcément le même CODE D’EXPRESSION selon les diverses cultures, ni à des époques différentes.

Ainsi, pour prendre un exemple connu des amateurs de lecture psychanalytique, ce que l’on appelait "Hystérie" à l’époque de Freud et de son maître, le Professeur Charcot (célèbre enseignant à la Salpêtrière,il fut l’un des grands pionniers de l’hypnose thérapeutique et du magnétisme), semble avoir disparu des cabinets des psychanalystes...

En réalité, ce que l’on nommait hystérie n’était qu’un syndrome (un ensemble de symptômes) psychique, susceptible de traduire des troubles parfois fort différents, comme la dépression, l’angoisse, voire certaines formes de paranoïa. Ces troubles, actuellement, s’exprimeraient de façon sensiblement différente, du moins en occident ; mais en revanche, on peut rencontrer, dans certaines cultures, des troubles étrangement semblables, en apparence, à la fameuse grande hystérie du 19ème siècle. Et selon les fondements culturels, ce syndrome peut exprimer différentes formes d’affection psychique, ou traduire le DEUIL, voireaccompagner des transes magiques (religieuses), que l’on ne saurait qualifier de "pathologiques", à moins d’être particulièrement borné sur le plan intellectuel....

Ainsi, certaines peintures ou sculptures représentant des saintes chrétiennes au cours de leur extase spirituelle, n’ont pas manqué d’interpeller les psychanalystes, car leurs expressions faciales, leurs attitudes, ne sont pas sans rappeler certains gestes des hystériques.

"Si la pensée psychopathologique se modifie constamment, son objet semble étrangement la précéder dans ce mouvement. Changent en effet lesformes et même les structures des désordres dont s’occupe le psychopathologiste. Certes, elles évoluent avec le temps, mais elles changent aussi d’uneculture à une autre. Certaines formes de symptomatologie auraient à coup sûr été nommées "envoûtement" au16ème siècle, "assujettissement sexuel" au 19ème siècle, "hystérie de conversion" du temps de Freud ; peut-êtreles qualifierait-on aujourd’hui d’états-limites." (Tobie NATHAN, op. cit.)

C’est pourquoi, afin de comprendre les symptômes (ou supposés tels), le thérapeute doit absolument tenir compte de la CULTURE D’ORIGINE du patient, et des diverses cultures dans lesquelles il a pu baigner tout au long de sa construction psychique.

L’ETHNOPSYCHIATRIE SE SITUE DONC AU CONFLUENT DE LA PSYCHANALYSE ET DE L’ANTHROPOLOGIE, et sur le plan méthodologique, elle est construite sur LE PRINCIPE DU COMPLEMENTARISME (énoncé par Devereux), qui stipule que, pour décrire les phénomènes observés avec la plus grande précision, il convient d’utiliser plusieurs types de discours, de manière non simultanée.

Par exemple, pour un trouble donné, il faut l’examiner à partir de concepts analytiques conventionnels (complexe de castration, refoulement, oedipe, ou stades oral, anal, génital, etc.), mais aussi de concepts anthropologiques (totémisme, animisme, possession, esprits-animaux, etc.....).

"Je me suis rendu compte que des systèmes de pensée longtemps considérés comme primitifs, irrationnels ou infantiles - les mythes - s’adaptent parfaitement à la spécificité de la clinique psychopathologique." (Tobie NATHAN, op. cit.)

On sait, notamment, que dans les cultures traditionnelles, très anciennes, la maladie n’est jamais considérée de manière dualiste (la dichotomie corps-esprit n’est pas pertinente pour ces cultures), mais elle n’est jamais, non plus, considérée comme propre à l’individu qui manifeste les "troubles" : c’est l’ensemble de la famille, ou du clan, qui est concerné. Les thérapies qu’il convient d’appliquer à ce type de personne seront donc de type groupales ou familiales (lorsqu’il est possible de faire venir la famille du patient, ne serait-ce que symboliquement, à l’aide d’un objet-fétiche, par exemple.)

Dans lamédecine traditionnelle, aussi bien occidentale (dérivée de la tradition de Paracelse) que shamanique, le thérapeute préparait (et prépare encore) lui-même les potions, les emplâtres, les aliments "magiques" destinés à faciliter la guérison du malade. Selon Alain TOUWAIDE, "c’est au moment où le médecin renonce à la magie", qu’il confie la préparation des remèdes à un tiers (pharmacien, herboriste, laboratoire pharmaceutique).Ce tiers vient limiter "la magie", la capacité d’influence, positive ounégative, du médecin, ce que l’on appelle communément : "l’effet iatrogène".

IV -LES OBSTACLES A L’EFFICACITE DES THERAPIES "CLASSIQUES"

"Avoir une action thérapeutique sur quelqu’un, c’est le modifier, comme la maladie l’a modifié. [...] L’utilisation d’une substance chimique biologiquement active n’est qu’un cas particulier parmi d’autres pour modifier quelqu’un." nous rappelle Philippe PIGNARRE ("L’effet placebo n’existe pas", article, in "Site du Centre Georges Devereux".)

Je constate que la plupart d’entre nous avons, dans notre entourage plus ou moins proche, l’expérience d’un (e) malade à qui la médecine ou la psychiatrie "classiques" n’ont été d’aucune utilité, et qui doit se contenter de vivre ou de survivre plus ou moins bien, avec des troubles plus ou moins graves, parce qu’aucun thérapeute n’aura réussi à établir à son sujet un diagnostic pertinent, ni à soigner ses troubles d’une manière efficace.

J’ai le sentiment qu’actuellement, de plus en plus de gens sont confrontés à de telles épreuves, et que nous assistons à une véritable crisedans la médecine occidentale, tout comme dans le domaine spirituel, d’ailleurs, ce qui n’est probablement pas un hasard.

Nul n’explique pourquoi ou comment les tentatives thérapeutiques réussissent ou échouent, mais on le constate. Certains évoqueront le hasard, le Destin, voire le Karma ou la réincarnation, mais là n’est pas mon propos, puisque j’essaye de maintenir un point de vue descriptif et didactique. "Les patients ne deviennent pas des "clones", rappelle Philippe Pignarre ; "Nul ne peut affirmer qu’ils jouissent d’une égale capacité à guérir."

Certains patients seront efficacement soignés, voire guéris d’une manière que l’on pourrait parfois qualifier de "miraculeuse", par des pratiques purement magiques, comme des incantations, la fabrication et le port de talismans ou d’amulettes, la réalisation de tâches "magiques", l’initiation shamanique (avec ou sans support hallucinogène).

Parmi ces "tâches magiques", le recours au PELERINAGE en est un exemple connu detous, commun à de nombreuses religions, et l’on ne saurait nier que lespèlerinages suscitent parfois de réelles guérisons.

De même, les croyants (quelle que soit leur Foi), sont convaincus de la vertu thérapeutique de la PRIERE, et cette vertu semble réelle. Un article américain, paru voici quelques années dans une revue scientifique "sérieuse", a fait couler pas mal d’encre : il se faisait l’écho d’une longue procédure d’étude en milieu hospitalier, par la méthode dite "du double aveugle", qui a démontré que les malades (parfois très graves) du groupe témoin (ne recevant que des traitements "normaux" pour un hôpital américain), connaissaient une amélioration de leur état de santé beaucoup plus lente, et parfois moins durable, que les patients du groupe objet de l’étude (pour lequel des prières étaient dites plusieurs fois par jour par des croyants volontaires.)
Je précise que, selon les principes stricts de l’étude "en double aveugle" (dite aussi "en double insu"), les patients ignoraient totalement que l’on priait pour leur guérison, même leur médecin l’ignorait, seuls les auteurs de l’étude savaient à quel "numéro" correspondaient les patients de chaque groupe. On ne peut donc pas évoquer la seule auto-suggestion pour expliquer ces phénomènes.....

"Les essais contre placebo n’ont pas seulement permis de trier entre bons et mauvais médicaments. Ils permettent aussi de comprendre que l’on peut guérir même si on n’a pas pris un médicament efficace. Et cela n’est pas vrai seulement dans les pathologies mentales ou celles étiquetées "psychosomatiques", mais aussi dans les pathologies organiques. [...] On pourrait donc être en mesure de comprendre le succès des charlatans et de mieux les combattre : ils ont bénéficié, honnêtement ou malhonnêtement selon les cas, de ce qu’on appelle désormais "l’effet placebo". (Ph. Pignarre, op. cit.)

En définitive, l’ethnopsy s’apparente à toutes les facettes thérapeutiques des médecines occidentales, orientales et traditionnelles (de type shamanique ou animiste), ainsi qu’aux méthodes thérapeutiques "spirituelles" comme la prière, les pèlerinages ou la pratique du rosaire. Elle rejoint aussi la psychanalyse, qui tient compte du langage non-verbal (gestes,attitudes, voire syndromes survenus pendant la cure analytique), et considère tout lapsus ou tout "acte manqué" comme pleinement signifiant, et porteur de changement (donc, implicitement, "magique"...) Mais jamais un psy "occidental" ne se référera explicitement à la magie ou à tous les phénomènes "parapsychiques" ou spirituels dont une cure ethnopsychiatrique sera nécessairement jalonnée.

Citons Philippe Pignarre, dont beaucoup de médecins pourraient envier l’humilité : "Je voudrais rappeler la nécessité pour la médecine moderne à laquelle j’appartiens corps et âme, de savoir rendre hommage aux médecines populaires, aux savoirs des sorciers et des sorcières. Lorsque la médecine est vraiment moderne et inventive, c’est lorsqu’elle sait redevenir empirique, c’est à dire à nouveau digne des savoirs populaires." (op. cit.)


- Dyane ANDREY, est Professeur de Lettres, spécialisée en Linguistique et Sémiologie, et Thérapeute bénévole.
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