Hypnothérapie et psychothérapie Ericksonienne


Hypnothérapie et psychothérapie Ericksonienne

Pendant des décennies, l’hypnose a presque complètement disparu du paysage thérapeutique européen, particulièrement dans les pays latins. Cela tient en grand partie au fait que Freud - qui a créé la psychanalyse à partir de l’hypnose - considérait celle-ci comme peu efficace et pour tout dire dépassée, et que progressivement, la psychanalyse est devenue un courant dominant dans nos pays.

C’est ainsi qu’un grand nombre de psychanalystes et de psychiatres (qui n’ont d’ailleurs reçu aucune formation, même élémentaire en hypnose), la considère toujours comme un outil préhistorique, capable dans le meilleur des cas de supprimer temporairement un symptôme, ou, dans le pire, d’entraîner son déplacement ou son remplacement par un autre, plus grave.

S’il est vrai que l’hypnose classique, telle que la pratiquait Berheim et le jeune Freud à la fin du XIXème siècle, était une hypnose très autoritaire, peu subtile, peu respectueuse du patient et assez décevante quant aux résultats thérapeutiques, le fait est qu’elle a considérablement évolué depuis, surtout grâce aux travaux américains et en particulier ceux de Milton Erickson (1901-1980).

Dans la perspective Ericksonienne, l’hypnose ne vise en rien à instaurer la soumission du sujet à la volonté d’un hypnotiseur tout-puissant. On considère l’hypnose tout d’abord comme un état "naturel" qui se produit jusqu’à un certain point dans la vie ordinaire. C’est "la transe commune de la vie quotidienne", cette sorte d’état auto-hypnotique spontané qui survient chez l’automobiliste tout étonné d’être "déjà" arrivé à destination après cent cinquante kilomètres d’autoroute, ou, chez le pêcheur à la ligne qui surveille son bouchon au bord du canal, ou encore, chez le jogger matinal.

L’hypnothérapeute va aider le patient à entrer plus profondément dans cet état de transe. Tout le monde est capable de cet apprentissage à un degré ou à un autre. Cela n’a donc pas de sens de parler de personnes qui ne seraient pas hypnotisables, même s’il est vrai que certaines personnes, plus douées que d’autres dans ce domaine, sont capables d’entrer dans des transes extrêmement profondes. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit, en hypnose, d’une collaboration entre l’hypnothérapeute et l’hypnotisant, et qu’il n’est donc pas question d’hypnotiser quelqu’un contre son gré, ni de lui faire faire des choses qui seraient contraires à ses principes, à ses valeurs ou à ses désirs.

Il s’agit en fait, en aidant l’hypnotisant à entrer en transe et en l’aidant à vivre certains phénomènes hypnotiques (par exemple la lévitation du bras, la catalepsie, l’amnésie, la régression en âge, l’écriture automatique... ) de lui fournir un contexte facilitateur de changement.

En transe, l’hypnotisant apprend à entrer dans un autre mode de relations à lui-même, qui ne se passe pas par le volonté ni par la conscience logique et rationnelle. Il apprend à faire confiance à son mode de fonctionnement inconscient et il lui est ainsi possible d’utiliser les ressources qui sont en lui, pour réaliser les changements nécessaires.

Ces changements peuvent être d’ordre franchement psychothérapeutique (anxiété, phobies, dépression, troubles de la sexualité ... ) ou bien d’ordre plus médical. De plus en plus de médecins utilisent l’hypnose pour favoriser la guérison d’un grand nombre de troubles et de maladie ou pour aider au contrôle de la douleur.

Milton Erickson n’est pas seulement le père de l’hypnose moderne, c’est également un thérapeute d’une rare créativité, qui utilisait des stratégies thérapeutiques inspirées de l’hypnose, par exemple des prescriptions de tâches : le thérapeute demande au patient d’effectuer l’une ou l’autre tâche dans sa vie quotidienne pour en faire l’expérience. Il s’agit ici encore d’offrir au patient un contexte facilitateur de changement. Les thérapies systémiques et familiales qui utilisent aussi ce genre de stratégies, ont largement été influencées par Milton H. Erickson (par l’intermédiaire de G. Bateson, J. Haley et J. Weakland), de même que certains aspects de la Programmation Neuro Linguistique de Bandler et Grinder. Signalons enfin que certaines thérapies, surtout celles à base de relaxation, de travail sur des rêves ou de visualisation utilisent en fait largement des formes légères d’hypnose.

Le travail thérapeutique avec l’hypnose met souvent en jeu les couches profondes de la personnalité, ce qui implique de toute évidence, que le thérapeute soit bien formé.

Merci à Thierry Melchior, Président de l’Institut Milton H. Erickson de Belgique
Past-Président de la société Belge d’Hypnose de langue Française, pour la rédaction de cet article

Bibliographie
L’Hypnose thérapeutique - M.H. Erickson, ED ESF 1986
La technique dErickson"J.K Zeig, Ed. Hommes et Groupes, 1988
Milton Erickson, un thérapeute hors du commun - J. Haley, Ed. EPI, 1985
Milton Erickson-J.A. Malarewicz, J. Godin, Ed ESF 1986
L’ hypnose -L. Chertok, Ed. Payot PBP 1972

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