« L’amour n’est pas seulement un sentiment ; c’est un art aussi. »
Honoré de Balzac
Pendant très longtemps, un préjugé tenace a maintenu la philosophie loin des foules : philosopher, aimer la sagesse, réfléchir aurait été une activité réservée à une élite. Le même préjugé pèse aujourd’hui sur la psychanalyse : des théories fumeuses, des phrases incompréhensibles, des termes compliqués, etc. en constituerait la marque distinctive ! Non, ce n’est pas du tout la réalité, au contraire : il est possible de parler de l’âme humaine, de la relation, de l’inconscient sans utiliser de termes techniques ou d’étiquettes morbides, tout en étant simple et clair.
Depuis de nombreuses années, j’écoute les musiciens, les cinéastes, les comédiens, les danseurs, les peintres, les sculpteurs et les romanciers. Chaque fois, je me rends compte que les artistes parlent bien mieux des êtres humains, avec leurs mots à eux, leurs mots simples, leurs mots de tous les jours, que les « psychistes » qui ont un vocabulaire spécialisé devenu langue morte. Je me suis étonné, puis interrogé sur ce fossé si difficile à franchir. Je me suis rendu compte que les termes techniques, prétendument « scientifiques » pouvaient souvent être ou paraître blessants et qu’ils n’apportaient pas de compréhension plus profonde ou plus claire de ce que nous vivons au jour le jour. J’ai remarqué aussi qu’ils embrouillaient habituellement l’esprit en imposant des notions éloignées de la réalité, parce que trop abstraites et trop intellectuelles. Ce constat m‘a semblé fondamental. J’ai donc essayé d’être de plus en plus attentif aux nuances et aux variations des paroles d’artistes sur la vie et sur l’humain, pour tenter de mieux cerner les multiples expériences sensibles que nous vivons au jour le jour.
Cette démarche ne me quitte plus ; c’est celle que j’ai suivie pour écrire cet article.
D’ailleurs, cela n’empêche pas qu’une telle démarche soit scientifique, c’est-à-dire qu’elle s’appuie sur l’observation patiente, méthodique et raisonnée des faits : des événements et des situations, placés dans leur contexte précis et suivis en fonction de leurs interactions, de leurs évolutions spécifiques. Ce n’est pas l’utilisation d’un vocabulaire technique qui garantit le caractère scientifique d’une recherche, mais la rigueur de la méthode employée, ici fondée sur l’expérience clinique.
Alors, plus concrètement, qu’en est-il de l’amour ?
Parler d’amour n’est pas évident. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de l’expérience humaine la plus intime ; celle qui nous engage le plus profondément. Qu’y a-t-il au plus profond de nous ? D’abord des rythmes et des sons : les va et vient de la respiration suivent la moindre de nos émotions autant que nos fonctionnements physiologiques. Cela peut aller de la sonorisation du souffle de l’air qui circule aux gémissements, rires, pleurs, interjections ou paroles que nous prononçons. Nous sommes avant tout un bain de rythmes et de sons, un bain continuel de danse et de musique.
A cela s’ajoute peu à peu notre musique intérieure, notre musique personnelle. De quoi est-elle constituée ? Des sons perçus à l’intérieur de l’utérus de notre mère : ses battements de cœur, sa respiration, sa digestion, sa voix et celle de notre père ou de nos frères et sœurs. La musique qu’elle écoutait aussi, bien sûr. Déjà une symphonie de rythmes et de sons, de mélodies et de couleurs.
La musique, comme la relation est un échange : elle est faite de mouvements ; mouvements de donner et mouvements de recevoir. Ainsi va l’amour… Nos expériences de musique et d’amour se fondent sur la mémoire d’un vécu, dans ce jeu de surprises entre le connu et l’inconnu.
La similitude va encore plus loin puisque nos relations, quelles qu’elles soient sont une succession d’accords et de désaccords. En amour, il vaut mieux que les temps concordent, comme les rythmes de chacun, pour pouvoir danser ensemble, s’entendre dans les assonances puis s’en émerveiller ou se retrouver après les dissonances. Comme pour jouer de la musique de chambre, l’amour demande que nous écoutions l’autre et que nous y soyons particulièrement attentifs. Pas de grand solo, mais un cheminement progressif et commun, là encore par des échanges nuancés, intimes, où chacun est à la fois soi-même et dans l’élan de la rencontre de l’autre, qui est élan de connaissance.
Que se passe-t-il lorsque cela bloque ou tourne court ? Que se passe-t-il pour que l’amour puisse, parfois, être durablement empêché ou devienne impossible ?
Plusieurs types de freins peuvent exister : la méfiance, la jalousie, la peur d’être abandonné ou déçu, le refus de s’engager, la quête de la perfection, la recherche d’un idéal inaccessible, le manque de confiance en soi, la honte, un modèle familial contraignant, le deuil non fait d’un amour passé, etc.
En fait, les sources des empêchements à aimer ne viennent pas de l’extérieur, de la société ou des autres, mais de soi et de convictions figées qui nous limitent.
L’histoire de Tosca va permettre de mieux comprendre ce qui sous-tend certaines formes de passions amoureuses. Cette femme aura bientôt cinquante ans. Elle affirme avec beaucoup de force : « je suis faite pour aimer ; je ne sais pas vivre sans amour. » Tosca parle rapidement, avec un débit très vif. Elle est parfois difficile à comprendre tellement les mots glissent et volent devant elles. Après quoi court-elle ? Tosca donne l’impression de vivre dans l’urgence. Elle fume beaucoup et explique qu’elle a besoin de « tirer sur la cigarette pour mieux respirer », sinon elle a l’impression d’étouffer.
La première fois que Tosca vient en consultation, elle est très abattue et très éprouvée. L’homme avec lequel elle vivait l’a quittée sans la prévenir, pour une autre. Tosca était très amoureuse de cet homme. Elle dit qu’elle ne survivra pas à cette rupture. Elle ne tient pas en place. Elle attend jour et nuit qu’il l’appelle, réponde à ses messages, lui fasse un signe. Tosca est complètement perdue, effondrée. Elle vient parler au psychanalyste tous les jours : « pour ne pas sombrer complètement », « pour ne pas devenir folle », s’excuse-t-elle. Comment l’homme avec qui elle était a-t-il pu prendre une si grande place en elle, avoir une telle importance pour elle, au point de lui sembler nécessaire et vital, au point d’en arriver à croire qu’elle ne pourrait pas vivre sans lui ?
Tosca est chanteuse, passionnée par son métier. Elle a le cœur sur la main. Elle est généreuse de son argent, de son énergie, de son temps. Toutefois, elle reconnaît souvent qu’elle « en fait beaucoup trop ». Bien que très sociable, elle explique qu’elle est, en fait, timide et réservée en amour, au moins dans un premier temps, c’est-à-dire tant qu’elle n’est pas sûre d’être aimée en retour. Tosca attend avec impatience, avec avidité, des signes d’amour de l’autre, « même s’il ne s’agit que de miettes ». Aussi a-t-elle longtemps accepté de vivre avec un homme qui avait des maîtresses. Elle ne croyait pas qu’elle puisse être plus aimée et mieux respectée. « Je suis trop gentille, trop bonne, je le sais. A force de vivre tout le temps pour l’autre, je me suis oubliée. » Tosca est sans cesse à la recherche d’un paradis perdu, imaginaire en fait, car il n’a jamais vraiment existé pour elle : elle n’a fait que le rêver, depuis toute petite. Pour elle, « tout le monde est beau et gentil ». Elle ne veut pas « descendre de son petit nuage rose ». Tosca a tellement peur de ne pas être aimée. Jusqu’à présent, elle est passée d’un amour à l’autre, sans répit, sans deuil, pour ne surtout pas être seule. Elle s’est donnée entièrement dans chacune de ses relations, mais reconnaît aussi s’y être brûlée et épuisée.
Après presque trois mois d’angoisses, d’insomnies et de difficultés à s’alimenter, Tosca retrouve de l’appétit et de l’allant. Elle rencontre un homme un peu plus jeune qu’elle. Il souhaite venir s’installer dans la ville où elle habite et ouvrir un commerce. Tosca vole à son secours, l’accueille chez elle, lui promet de l’aider et tombe follement amoureuse de lui. Ils vivent quelques jours d’une idylle merveilleuse. Puis, encore une fois sans rien dire, l’homme l’a quitte, ne donne plus de nouvelles, ne répond plus à ses messages.
Cette fois, Tosca s’interroge sur la précipitation avec laquelle elle s’est lancée dans cette relation et sur la passion très forte qui est née si rapidement entre eux. Elle ne doute pas de leur sincérité à l’un et à l’autre, mais elle repère qu’ils ont vécu dans un rêve plutôt que vraiment dans la réalité. Tosca est également capable de voir cet homme avec des défauts, notamment celui de ne pas avoir eu le courage de lui dire que tout cela allait trop vite et qu’il valait mieux prendre son temps. Il n’était donc pas aussi idéal qu’elle l’avait imaginé. Ce constat la soulage et facilite l’acceptation de la perte.
Les mois passent. Tosca a compris à quel point elle a eu tendance, jusqu’à présent à idéaliser les hommes qu’elle a aimés : « je voulais absolument qu’ils répondent à mon idéal d’homme, comme s’ils devaient forcément ressembler au prince charmant ». Jusqu’alors, elle n’avait choisi que des hommes beaux physiquement, comme si leur apparence corporelle flatteuse la rassurait sur son propre compte : « je suis valeureuse puisque je suis la femme d’un bel homme »…
Pour la première fois, Tosca tombe alors amoureuse d’un homme sans qualités physiques particulières : pas vraiment beau, « presque laid » dit-elle, pas du tout sportif, à l’inverse de tous les hommes élégants ou athlétiques qu’elle avait choisis, Tosca vit une brève histoire d’amour pour un homme qui ne l’a met pas en valeur. Elle perçoit qu’elle est de nouveau tombée très rapidement amoureuse, qu’elle a senti que cela faisait peur à cet homme, qui s’est rétracté assez rapidement en lui disant qu’il n’était pas prêt. Pour la première fois, il ne s’est pas agi d’une rupture, mais d’une séparation après une discussion où l’un et l’autre ont pu s’exprimer et se comprendre. D’ailleurs, Tosca a aussi découvert à quel point la tendresse est belle et fondamentale dans une relation amoureuse, se dégageant un peu d’une croyance inconsciente jusqu’ici, qui pesait sur elle : elle s’imaginait qu’elle devait être une amante impeccable, irremplaçable, pour pouvoir être digne d’intérêt pour un homme…
Ces deux brèves aventures amoureuses révèlent à Tosca que l’incendie passionnel est son mode relationnel en amour. Elle est surprise, car elle affirme avec franchise qu’elle ne s’en était pas rendu compte auparavant. Elle croyait que « c’était ça, aimer ». Elle n’avait donc pas encore pris le temps de s’interroger sur sa façon bien particulière d’être en relation avec les hommes. Ce questionnement de fond l’aide à aller explorer dans son histoire, pour chercher à la source ce qui motive ses comportements amoureux et les échecs qu’ils provoquent.
La petite princesse détrônée
Voilà la crainte et la demande incessantes de Tosca, depuis sa naissance : être aimée. Au moins un peu. Troisième enfant de parents qui s’entendaient mal, elle avait été laissé à elle-même, avait fait quelques menues bêtises, s’était faite souvent gronder par sa mère, qui était perpétuellement déprimée. Ses parents ont divorcé lorsqu’elle était petite, sans heurts, presque sans rien dire. La fillette avait compris que ses parents étaient en froid, puis séparés, pourtant elle n’a appris officiellement leur divorce que bien plus tard, lorsque son père a annoncé son mariage avec sa nouvelle femme et qu’elle lui a demandé comment c’était possible, puisqu’il était déjà marié...
Tosca se souvient qu’elle consacrait beaucoup d’énergie pour que son père s’intéresse à elle. Elle semblait avoir réussi à capter son attention, puis à passer du temps avec lui. Elle dit se souvenir qu’elle a été « sa favorite », un temps, et qu’elle en était très fière. Néanmoins, son père l’a souvent déçue, notamment lorsqu’elle avait besoin d’être consolée ou rassurée. Elle mesure maintenant à quel point elle a, depuis lors, cherché des hommes protecteurs, des hommes qui auraient été comme le père idéal qu’elle aurait tant voulu avoir à ses côtés ! Des hommes idéaux qui n’existent pas…
Demande d’amour, efforts pour se rendre visible et intéressante aux yeux de ses parents, une mère qui ne s’occupe pas d’elle, un père qui la laisse tomber tout d’un coup, sans la prévenir : chaque fois qu’elle rencontre un homme, Tosca revit – sans s’en apercevoir – l’ensemble des manques et des détresses qu’elle a vécu enfant face à ses premières figures d’amour, ses parents. Elle remarque, d’ailleurs, qu’elle choisit le plus souvent des hommes qui sont difficiles à intéresser. Comme avec son père, elle déploie beaucoup d’énergie pour se faire apprécier. De même, lorsqu’ils partent, ces hommes ne lui disent rien pour la préparer et ne la préviennent pas.
Tosca comprend que sa terrible peur de finir seule (lorsqu’elle n’est avec personne) ou d’être délaissée (lorsqu’elle est en couple) génère en elle une cascade de comportements passionnels : d’abord une grande angoisse ; puis, pour échapper à cette angoisse – la cigarette ne suffisant pas à la calmer – une frénésie furieuse dans tous les domaines, même au travail ; enfin une précipitation qui lui fait commettre des erreurs dont elle se repend après. « Je crois que c’est le même phénomène avec les hommes. Je suis tellement angoissée que je sens une grande fièvre en moi, une urgence de rencontrer un homme et je me jette dans les bras du premier venu, en étant sûre qu’il est fait pour moi et me rendra heureuse. » Pour cette femme d’une grande sensibilité, la passion est une protection qu’elle a trouvée pour déjouer les affres de l’angoisse et éloigner le spectre du désespoir.
Qui pourrait s’aimer mieux que nous ?
En retrouvant une ancienne correspondance entre ses parents, datant d’avant leur mariage et de leurs années de vie commune, Tosca découvre une littérature qui la laisse bouche bée. Elle en parle longuement avec sa sœur aînée, qui confirme son impression. Ses parents, qui s’entendaient si mal en réalité et vivaient très peu ensemble, avaient construit de toutes pièces, au fil de leurs lettres, l’histoire fictive d’une grande idylle, d’un amour passionné, qui n’existait pas dans les faits. Tosca se demande si cette fiction d’amour enflammé n’a pas constitué pour elle un modèle indépassable. « J’ai cru à leur fantasme et je me suis obligée à revivre une passion similaire avec un homme, sans pouvoir réussir, puisqu’il ne s’agissait que d’une invention idéale, impossible à réaliser ». Cette découverte fondamentale permet à Tosca de prendre de la distance avec ce qu’elle croyait être une « obligation de réussite ». Elle se détend, comprend qu’il n’y a pas d’urgence pour elle à rencontrer un homme et perçoit qu’elle n’a plus à suivre un schéma amoureux qui n’était qu’une illusion.
Tosca n’est plus « obsédée par la rencontre amoureuse ». Elle perçoit son existence différemment et trouve du temps pour elle. Elle ne se sent plus contrainte de courir tout le temps dans une fuite en avant sans fin. Son obnubilation amoureuse l’avait aveuglée sur elle-même, autant que sur les hommes. Maintenant, elle prend conscience qu’elle est précipitée et excessive dans la plupart de ses relations. Surtout, elle discerne à quel point elle a peu confiance en elle et commence à s’interroger sur ce manque d’estime.
Tosca ne se croyait pas digne d’être aimée. Le fonctionnement relationnel de Tosca était fondé sur la passion affective, une passion permanente qu’elle croyait nécessaire pour subsister et « s’en sortir malgré tout avec les autres ». D’une part, ses débordements amoureux successifs lui permettaient de rejeter loin d’elle la solitude et l’angoisse. D’autre part, elle avait cru aux fictions de ses parents sur l’amour conjugal et parental ; elle s’était fait un devoir « d’aimer au moins aussi bien qu’eux », sur un mode complètement faussé parce qu’irréel, donc impossible. Cette injonction à l’illusion de l’amour par le biais d’une passion dévorante avait tenu Tosca en dehors de la réalité, seul lieu où l’amour sincère peut naître et s’épanouir.
Tosca est devenue légère et enjouée. Elle ne fuit plus les rudesses de la réalité, mais accepte de se poser les vraies questions. Elle a nettement révisé ses attentes idéales, dans tous les domaines, mais aussi en ce qui concerne les hommes. Lors de ses dernières vacances, de façon complètement nouvelle et inattendue, elle a rencontré un homme qui ne ressemble à aucun autre qu’elle a connu. Elle ne sait pas combien de temps durera leur relation, mais ils s’apprécient l’un et l’autre, s’entendent vraiment et « c’est déjà beaucoup », précise-t-elle, rayonnante. Tosca ne se précipite plus. Elle prend le temps de savourer la vie. Elle est paisible et confiante.
Une fois qu’ont été repérées les erreurs d’appréciation et les fausses croyances sur les réalités amoureuses, il est possible de changer de repères, de façon de penser et de discours. Il devient même envisageable d’inventer une autre façon de regarder, de parler et d’aimer. Laisser une fenêtre grande ouverte sur l’inconnu n’est plus inconcevable. Accueillir l’imprévu n’est plus aussi angoissant. Alors pourquoi encore douter, pourquoi ne pas faire confiance et emprunter des chemins nouveaux ?
Retrouver la musique du désir
Une des choses les plus difficiles à supporter est la frustration, surtout dans un monde centré sur l’apparence et la consommation. D’autant plus que nous sommes souvent poussés ou enclins à confondre les pulsions et les fantasmes avec le désir.
Pourtant, ce n’est qu’en retrouvant, en soi, la petite musique du désir frémissant, que nous pourrons durablement vivre l’amour, en acceptant vraiment d’aimer et d’être aimé.
Le désir ne naît pas que du manque, il naît du contact avec la lumière de l’autre et son attente. Attendre de retrouver cette lumière lorsqu’elle n’est plus là, pas encore de nouveau là. Le désir grandit dans l’absence de l’autre, quand sa lumière nous fait défaut et qu’elle creuse en soi un espace intérieur, intime, de plus en plus vaste pour le recevoir et l’accueillir à nouveau, pour lui souhaiter la bienvenue. Le désir est ainsi la présence grandissante en soi de l’autre, du chemin vers lui, l’élan tour à tour inquiet et joyeux qui met en mouvement pour mieux le connaître...
Pour aller plus loin A travers de nombreux exemples, et six portraits cliniques particuliers, Saverio Tomasella dessine peu à peu les parois imperceptibles de nos prisons intérieures. Méfiance, jalousie, avidité des sentiments, peur de l’engagement ou quête de perfection font écho à nos anciennes histoires et freinent celles que nous désirons aujourd’hui. Il s’agit alors de poser les bons mots, de regarder ses propres failles, de se départir des préjugés et de voir au-delà des apparences. Il s’agit surtout de se découvrir soi, pour réellement s’ouvrir à l’autre et rendre l’amour possible. |
Saverio Tomasella est psychanalyste, membre de la Fédération des ateliers de psychanalyse et de l’Association européenne Nicolas Abraham et Maria Torok.